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Crise grecque: le Parlement européen entre affrontements et volonté d'apaisement

( Source: Xinhua )

10.07.2015 08h31

Le Parlement européen a été le théâtre d'un débat inédit, mercredi à Strasbourg, sur la situation en Grèce, en présence du Premier ministre grec Alexis Tspiras et de hauts représentants des institutions européennes. Un "débat de poids", selon le président du Parlement, Martin Schulz, au cours duquel se sont côtoyés volonté d'apaisement, clivages politiques et affrontements idéologiques.

C'est dans un étrange mélange de larges applaudissements ponctués de quelques huées que le Premier ministre grec a fait son entrée dans l'hémicycle à 10h. Rarement un débat du Parlement européen n'aura été autant attendu et suivi en raison de la gravité de la situation en Grèce et du blocage des négociations après l'ultimatum lancé mardi par les institutions européennes à l'issue de deux réunions d'urgence.

Si une claire majorité des eurodéputés appelle de ses vœux le maintien de la Grèce dans l'UE, les réponses concrètes et les modalités d'une sortie de crise sont loin de faire l'unanimité. Au-delà des divergences -qui transcendent en partie les appartenances politiques- et malgré de mâles passes d'armes, le Parlement s'est efforcé de tenter d'apaiser un climat devenu délétère autour d'une crise grecque qui semble interminable.

"Dans cette crise, nous devons nous respecter. On se doit de payer sa dette envers d'autres. Et il est tout simplement impossible de dépenser bien plus que ce que l'on gagne. Mardi, nous avons eu un échange franc et honnête. Nous devons trouver une solution sans perdant sans gagnant, sinon chacun sera perdant. L'insolvabilité de la Grèce aurait des conséquences pour toute l'Europe. Ceux qui en douteraient feraient preuve de naïveté", a averti le président du Conseil européen Donald Tusk sous les applaudissements.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a de son côté déclaré qu'il donnait "raison à tous ceux qui disent qu'il faut revenir à la table des négociations". "La réponse à la crise grecque n'est pas de ne rien faire, mais bien d'approfondir l'union économique et monétaire", a-t-il insisté.

"L'Europe sera démocratique ou aura beaucoup de mal à survivre aux heures difficiles que nous traversons", a prévenu Alexis Tsipras. "La Grèce a été un champ d'expérimentation de l'austérité. Il faut voir la réalité en face: cette politique a échoué. Nulle part ailleurs la politique d'austérité mise en œuvre n'a été aussi longue et dure", a-t-il lancé.

"Notre gouvernement est en fonction depuis cinq mois et demi. Les plans de sauvetage ont commencé il y a cinq ans. Nous avons le devoir de bien comprendre que la situation actuelle ne trouve pas sa source dans les cinq mois passés", a encore précisé le Premier ministre grec à l'intention de ses détracteurs l'accusant de tergiverser.

Le libéral belge Guy Verhofstadt (ALDE) avait en effet martelé un peu plus tôt: "Je suis furieux parce que vous nous parlez de réformes et que nous n'en voyons pas la couleur. Nous courons vers le Grexit et ce sont les citoyens grecs qui vont payer la facture. Pas nous! Sous 48 heures, vous devez présenter un paquet de réformes crédibles, une feuille de route, un agenda. Vous devez mettre un terme au clientélisme, dégraisser le service public, mettre un terme aux privilèges -ceux de l'armée, ceux de l'Eglise, des armateurs, des îles comme ceux des partis politiques".

Le président du groupe PPE (droite), l'Allemand Manfred Weber, s'est quant à lui montré particulièrement virulent. "J'espère que vous retrouverez la raison. Sur le plan politique, nous allons continuer à vous combattre. Vous n'apportez aucune proposition concrète! Comment voulez-vous expliquer aux Bulgares que les Grecs ne peuvent pas faire des efforts alors que leur salaire est trois fois moindre. Vous ne dites pas la vérité et les extrémistes de tout bord applaudissent! Il faut savoir qui sont ses amis!", a-t-il asséné.

Sa compatriote Gabriele Zimmer, cheffe de file du groupe Gauche unitaire européenne (GUE), lui a rétorqué qu'il "faut arrêter de faire preuve d'arrogance et de jouer les maîtres d'école. Il convient de prendre ses responsabilités historiques. Nous ne sommes pas ici au café, mais au Parlement européen. Faut-il vous rappeler que l'Allemagne n'a pas payé sa dette de la Première guerre mondiale pendant 37 ans? Quant à la dette de la Seconde guerre mondiale, elle a été annulée en 1953 pour 60%".

Dans les rangs parlementaires les plus radicaux, Marine Le Pen (extrême-droite) s'est "réjouie du résultat du référendum grec car il signe le retour du politique dans son sens le plus noble". "L'Europe en état de mort clinique. L'euro et l'austérité sont des frères siamois. Je crois que c'est la première fois dans l'histoire qu'une banque centrale a créé de toutes pièces une dette artificielle. La Grèce doit sortir de cette mâchoire européenne qui étrangle les pays du Sud", a déclaré l'eurodéputée française.

Son de cloche similaire dans la bouche du souverainiste britannique Nigel Farage, qui conseille à la Grèce "d'avoir le courage de quitter l'Euro". "L'UE, profondément divisée entre le Nord et le Sud, commence à mourir. Les peuples se rendent compte qu'ils n'ont jamais été consultés", a-t-affirmé.

Pour le président du groupe social-démocrate (S&D), l'Italien Gianni Pittella, au contraire, "l'espoir renaît". "Je pense que les conditions sont réunies pour trouver un accord cette semaine. Nous, socialistes, nous n'accepterons jamais un Grexit. Pour nous, l'Europe n'existe pas sans la Grèce. Sans elle dans la zone euro, l'Europe ne serait plus elle-même", a-t-il ajouté avant de préciser: "Il est juste également de discuter du rééchelonnement de la dette. Il nous faut une conférence européenne sur le problème de la dette et de sa mutualisation".

Pour le Premier ministre grec, "ce qu'on a coutume d'appeler la crise grecque est en fait une crise européenne relative à notre incapacité à trouver une solution à la dette". "Nous voulons trouver un compromis honorable. Nous sommes tous conscients des enjeux et sommes tous prêts à prendre nos responsabilités historiques".

"Nos dirigeants ont jusqu'à dimanche pour devenir responsables. Les esprits s'échauffent, mais nous ne devons pas perdre la tête. Angela Merkel doit arrêter de jouer avec le feu et François Hollande sortir de sa torpeur", a résumé l'eurodéputé écologiste française, candidate à l'élection présidentielle de 2012, Eva Joly.

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