Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a défendu jeudi l'accord sur le nucléaire iranien récemment négocié en affirmant que l'accord est la seule chance d'infléchir le programme nucléaire de Téhéran.
"Si nous les Etats-Unis, après avoir laborieusement négocié cet accord multilatéral avec cinq autres partenaires, venaient à quitter ces partenaires, nous nous nous retrouverions seuls", a dit M. Kerry à la Commission des relations étrangères du Sénat. "Nous aurions torpillé la meilleure chance que nous avons de résoudre ce problème par des moyens pacifiques.''
L'Iran et six grandes puissances mondiales - les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie, la France et l'Allemagne - sont parvenus à un accord sur la question du nucléaire iranien qui mettra l'Iran sur la voie de la levée des sanctions tout en imposant des limites plus strictes à son programme nucléaire.
Plusieurs membres du Congrès se sont dit très préoccupés par l'accord, et préviennent que Téhéran pourrait se soustraire aux inspections et utiliser l'argent obtenu grâce à la levée des sanctions pour déstabiliser la région. Le Congrès procède actuellement à un examen de l'accord qui durera une soixantaine de jours.
S'exprimant devant la Commission au côté du secrétaire à l'Energie Ernest Monitz et du secrétaire au Trésor Jack Lew, M. Kerry a dit: "La solution de rechange à l'accord que nous avons conclu [...] n'est pas un meilleur accord, un accord magique qui se traduirait par une reddition totale de l'Iran. Croire qu'un tel accord pourrait exister, c'est poursuivre une chimère.''
"La décision que nous devons prendre consiste à choisir entre un accord qui permettra de s'assurer que le programme nucléaire iranien sera limité, rigoureusement examiné et entièrement pacifique ou pas d'accord du tout", a déclaré aux sénateurs le chef de la diplomatie américaine.
Le président Barack Obama a promis d'opposer son veto à toute tentative du Congrès visant à tenter d'empêcher la mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire iranien. Seule une majorité des deux tiers de la Chambre des Représentants et du Sénat peut passer outre au veto présidentiel.