Ce dimanche va marquer le 70e anniversaire de la Déclaration de Potsdam exigeant la capitulation inconditionnelle du Japon face aux Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, peu de temps avant la défaite totale du Japon.
Bien que sept décennies se soient écoulées, cette déclaration signée le 26 juillet 1945 a laissé une empreinte profonde et indélébile. Elle a été d'une grande importance pratique pour l'établissement et le maintien de l'ordre mondial actuel.
Le texte, signé par la Chine, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne dans la ville allemande de Potsdam, indique que leur alliance militaire est "sur le point de donner le coup de grâce au Japon" et qu'elle "poursuivra la guerre contre le Japon jusqu'à ce qu'il cesse de résister".
La Déclaration de Potsdam est l'un des documents juridiques importants signés à la fin de la Seconde Guerre mondiale et a joué un rôle clé dans la sauvegarde de la paix, de la stabilité et de la prévention de la résurrection du militarisme dans la région Asie-Pacifique au cours de ces dernières décennies.
Elle décrit les conditions de la capitulation inconditionnelle du Japon, notamment les points suivants:
Tout d'abord, "l'autorité et l'influence de ceux qui ont dupé le peuple du Japon en l'embarquant dans une conquête du monde doivent être éliminées à jamais".
Deuxièmement, "les Alliés désigneront des zones du territoire japonais à occuper pour assurer la réalisation des objectifs de base" établis par les dirigeants américains, chinois et britanniques de l'époque, jusqu'à "l'établissement d'un nouvel ordre et la destruction de la puissance belligérante du Japon".
Troisièmement, les termes de la Déclaration du Caire de 1943 fixant les objectifs pour l'ordre d'après-guerre "devront être respectés et la souveraineté japonaise devrait être limitée aux îles de Honshu, Hokkaïdo, Kyushu, Shikoku et des îles mineures" choisies par les dirigeants alliés.
Enfin, "une justice sévère devra être appliquée aux criminels de guerre, y compris ceux qui ont commis des actes de cruauté à l'endroit de nos prisonniers".
En conclusion, le texte exige que Tokyo proclame immédiatement la capitulation inconditionnelle de toutes ses forces armées, ajoutant que l'alternative pour le Japon serait alors "la destruction rapide et complète".
Bien que la Déclaration de Potsdam ait défini un cadre politique et économique pour le Japon, les forces d'extrême droite de ce pays ont tenté de la défier et, avec elles, les fruits de la Seconde Guerre mondiale.
A seulement dix jours de ce 70e anniversaire, la coalition au pouvoir au Japon a fait passer en force au Parlement, malgré l'opposition du public, des projets de loi controversés sur la sécurité. Ceux-ci permettent aux forces japonaises de combattre à l'étranger, ce qui constitue une menace pour l'ordre mondial actuel.
Cette décision peut être considérée comme le manquement le plus spectaculaire à la promesse du Japon d'avoir une armée "purement défensive". L'article 9 de la Constitution de 1947 stipule notamment que "le peuple japonais renonce à jamais (...) à l'usage de la force comme moyen de règlements internationaux".
La Déclaration de Potsdam a constitué la pierre angulaire de la paix et de la sécurité post-guerre dans la région Asie-Pacifique. Ainsi, il est conseillé à Tokyo de respecter les termes de ce document, de tenir ses promesses et de cesser de saper l'ordre mondial post-Seconde Guerre mondiale.
Pour rappel, le Japon a déclaré le 14 août 1945 qu'il acceptait les dispositions de la Déclaration de Potsdam, avant de signer l'acte de capitulation le 2 septembre de la même année.