Les Etats-Unis se préparent à accorder prochainement une libération conditionnelle à l'espion israélo-américain Jonathan Pollard, condamné à la prison à vie, affirme vendredi le quotidien The Wall Street Journal.
Certains observateurs spéculent que cette décision vise à apaiser les tensions avec Israël après la conclusion de l'accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien.
Plusieurs responsables américains plaident pour une remise en liberté d'ici quelques semaines ou mois. Il faut savoir que M. Pollard est éligible à une libération conditionnelle à partir de novembre prochain, au terme de 30 ans passés derrière les barreaux.
Cet Américain de confession juive travaillait comme analyste civil pour la marine américaine quand il a été arrêté en novembre 1985 pour espionnage au profit d'Israël, puis condamné en 1987 à la prison à perpétuité.
Les partisans de Pollard estiment que cette peine est beaucoup trop lourde au motif qu'il avait espionné au profit d'un allié des Etats-Unis. Alors que l'Etat hébreu milite de longue date pour une libération anticipée, le ministère américain de la Justice a assuré que "Pollard doit servir l'intégralité de sa peine pour les graves crimes qu'il a commis, en l'occurence une peine de 30 ans de prison de prison comme requis par la loi".
Agé de 60 ans, Jonathan Pollard est réputé être en mauvaise santé. Incarcéré en Caroline du Nord, il pourrait retrouver la liberté dès le premier mois de novembre suivant son 30e anniversaire en prison,à moins que la Commission des libérations conditionnelles ne la refuse soit pour mauvais comportement en prison, soit si elle pense qu'il risque de commettre à nouveau un crime.
La Maison Blanche a tenu en tout cas à démentir tout lien entre cette libération anticipée et les tensions israélo-américaines après l'accord sur le nucléaire iranien. Pour le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, il s'agit là d'une "erreur historique". Selon lui, la levée des sanctions économiques contre Téhéran va permettre au régime des mollahs de financer encore plus le Hezbollah au Liban et le Hamas dans la Bande de Gaza.
Washington assure qu'il n'y a aucun arrangement avec l'Etat hébreu. "Le statut de M. Pollard sera déterminé par la Commission des libérations conditionnelles conformément aux procédures prévues", a martelé le conseiller à la sécurité nationale Alistair Blakey. "Il n'y a absolument aucun lien entre son statut et des considérations de politique étrangère".