Au moins neuf personnes ont été tuées mercredi lorsqu'une voiture piégée a explosé près d'une mosquée contrôlée par des militants du groupe chiite Houthi, dans la capitale yéménite, Sanaa, a-t-on appris de sources hospitalières et de témoins.
La voiture piégée a explosé alors que les fidèles sortaient de la mosquée al-Harazi, rue Rammah, dans la partie ouest de Sanaa, a indiqué un témoin.
Un employé de l'hôpital local a dit à Xinhua que neuf personnes ont été tuées et que six autres sont grièvement blessées.
Le groupe Etat islamique (EI) a rapidement publié un bref communiqué sur Twitter, revendiquant l'attentat à la voiture piégée.
"Dans le cadre d'une opération visant à venger les musulmans des chiites Houthis, nous avons fait exploser une voiture à proximité d'une mosquée contrôlée par des militants du groupe Houthi, qui a tué et blessé plusieurs d'entre eux'', a déclaré le groupe.
Depuis le mois de juin, l'EI a lancé une série d'attentats à la bombe contre les Houthis de Sanaa, tuant des dizaines de combattants Houthis et plusieurs hauts responsables.
La situation du Yémen en matière de sécurité se détériore depuis 2011, année au cours de laquelle des manifestations de masse ont contraint le président Ali Abdullah Saleh à démissionner. Les négociations de réconciliation qui ont débuté en 2012 n'ont pas permis de résoudre la crise, et ont créé une vaste vacance de pouvoir qu'ont utilisée al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et l'EI pour élargir leur influence dans le pays.
Le groupe Houthi s'est emparé de la capitale Sanaa en septembre dernier et le pays appauvri est ébranlé depuis quatre mois par une guerre civile entre le groupe chiite Houthi et les forces du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. La coalition conduite par l'Arabie saoudite a lancé des frappes aériennes quotidiennement depuis le 26 mars alors que M. Hadi s'est enfui et réfugié à Riyad, et espère restaurer dans le pays l'autorité du président yéménite.
Samedi, la coalition a annoncé une trêve unilatérale de cinq jours, sur demande de M. Hadi, laquelle n'a pas été respectée par les belligérants.
Aucun signe ne permet de supposer que les belligérants ont l'intention de mettre un terme à la guerre civile, alors que depuis la fin du mois de mars, soit en quatre mois de violences, les affrontements ont fait au moins 1 693 victimes civiles, blessé près de 4 000 autres personnes, et contraint un million de personnes à se déplacer, selon les organismes humanitaires de l'ONU.
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