Le gouvernement israélien a appelé dimanche à une repression plus sévère contre les extrémistes juifs, avec des mesures plus agressives suite à l'incendie criminel qui a causé la mort d'un nourrisson palestinien.
Le gouvernement s'est réuni dimanche en réponse à l'attaque de jeudi soir, où deux hommes masqués suspectés d'être des extrémistes juifs ont lancé des cocktails molotov dans deux maisons du village palestinien de Duma, causant la mort d'un bébé d'un an et demi, Ali Dawabsha, et blessant ses parents ainsi que son frère de quatre ans. La mère de l'enfant a elle été brûlée à 70%.
Les suspects n'ont pour l'instant toujours pas été appréhendés.
"Le conseil de sécurité considère l'incendie et le meurtre commis à Duma en tant qu'actes terroristes", a indiqué un communiqué publié par le Bureau de presse du gouvernement après la réunion.
Le communiqué ajoute que le gouvernement a décidé de "diriger les agences de sécurité afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour appréhender les responsables et empêcher que de tels actes se reproduisent. (...) Le gouvernement approuve tous les moyens à disposition des agence de sécurité, y compris l'usage de la détention administrative, signifiant une détention sans procès", précisant que cette mesure a été approuvée par le procureur général Yehuda Weinstein.
Plus tôt dimanche, le ministère de la Défense a confirmé que le ministre de la Défense Moshe Yaalon avait lui aussi approuvé l'usage de la détention administrative contre les suspects de cette attaque.
La détention administrative est une mesure controversée utilisée par Israël pour placer en prison des militants supposés et utilisée principalement contre les Palestiniens. Alors que les responsables de sécurité arguent que cette mesure est nécessaire pour gérer les actes de terrorisme, les groupes de protection des droits de l'Homme critiquent l'incarcération souvent prolongée des détenus sans procès équitable.
Un haut responsable de sécurité a fait savoir que les suspects de l'attaque de Dula étaient sophistiqués, n'ayant pas pris de téléphones portables avec eux pour ne pas se faire géolocaliser. Il a ajouté qu'il n'y avait pas d'autre choix que de traiter ces suspects en tant que terroristes ayant commis un crime haineux contre des Palestiniens.
Les responsables israéliens de tous bords ont condamné cet incident. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré juste après l'attaque qu'il était "choqué par cet acte odieux et répréhensible. C'est un acte de terrorisme".
Des milliers de personnes ont été rejointes par des dirigeants politiques et le président israélien Reuven Rivlin lors de manifestations à Jérusalem, Tel Aviv et Haifa samedi soir pour condamner les violences dans la société israélienne, démontrant leur soutien contre l'attaque de Duma ainsi que l'attaque au couteau survenue jeudi dernier lors de la gay pride de Jérusalem.