Le Japon ferait mieux d'abord de vérifier si l'espionnage présumé de ses dirigeants et de ses entreprises par la NSA est réel plutôt que de se livrer à des commentaires sur les informations révélées par le site Wikileaks, a déclaré mardi le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
S'exprimant devant une commission spéciale de la Chambre des conseillers (chambre haute de la Diète), M. Abe a jugé que si "l'espionnage présumé est vrai comme l'a révélé le site Wikileaks, le Japon, en tant qu'allié des Etats-Unis, trouverait ceci extrêmement regrettable". Et d'ajouter : "Nous demanderons fermement aux Etats-Unis de vérifier ces faits".
Le site Wikileaks a publié vendredi dernier des documents de la NSA, affirmant notamment que 35 cibles japonaises avaient été placées sous écoutes téléphoniques, dont des membres du secrétariat général du Cabinet japonais, de la Banque du Japon, des ministères des Finances et du Commerce, ainsi que plusieurs grandes entreprises japonaises telles que Mitsubishi.
Selon le site, l'espionnage américain remonte au premier mandat de M. Abe en 2006-2007. Un rapport sur les écoutes téléphoniques de hauts responsables japonais aurait notamment été partagé avec les partenaires habituels des Etats-Unis en matière de renseignements que sont l'Australie, le Canada, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande.