Visé par un mandat d'arrêt pour corruption, le président du Guatemala démissionne

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Un juge guatémaltèque a émis un ordre sans précédent demandant la comparution en justice du Président Otto Pérez Molina dans un scandale de fraude qui a englouti son gouvernement, qui devient du coup le plus grave à ce jour dans la lutte contre la corruption politique qui empoisonne la vie de ce pays d'Amérique centrale. Il ne s'agissait pas à proprement parler d'un ordre d'arrestation, mais d'une injonction faite au Président Pérez Molina, qui a annoncé sa démission jeudi matin, de venir déposer devant le juge Miguel Angel Galvez, qui avait donné mercredi son accord à la demande du procureur général Thelma Aldana.

Celui qui est désormais l'ex-président devra comparaitre sur les accusations d'association illicite, de fraude et de perception d'argent provenant de la corruption dans un scandale de fraude douanière dans lequel le vice-président a déjà été emprisonné et certains ministres ont été amenés à démissionner. Le juge Galvez devait décider de la prochaine étape, basée sur le témoignage du président, qui pouvait inclure rien moins que la destitution de M. Pérez Molina, son emprisonnement ou son maintien en liberté à son poste pendant la procédure judiciaire. Désormais, du fait de sa démission, la plupart de ces étapes sont devenues caduques.

Otto Perez Molina, 64 ans, désormais remplacé selon la Constitution guatémaltèque par le Vice-Président Alejandro Maldonado Aguirre, a clamé son innocence et s'est engagé faire face à la procédure judiciaire. Aucune accusation formelle n'a été déposée. Son avocat, Cesar Calderon, a déclaré à l'Associated Press que l'ancien président, dont personne ne sait où il se trouve actuellement, va comparaître volontairement dès qu'il sera confirmé que l'ordonnance a été rendue. A présent, à la veille d'élections générales qui auront lieu dimanche, l'ancien président Pérez Molina, va s'attacher à suivre « de manière individuelle la procédure menée à son encontre ».