Dernière mise à jour à 11h26 le 07/10
Des soldats russes fixent une bombe sous un avion sur une base en Syrie. |
La Turquie a de nouveau convoqué l'ambassadeur de Russie après une deuxième violation de son espace aérien par un avion de guerre russe opérant en Syrie en deux jours. Elle avait fait de même après la première violation de samedi, après laquelle deux chasseurs turcs F-16 avaient été envoyés sur place. Selon la Turquie, la deuxième violation a eu lieu dimanche. L'interception de samedi s'est passée près de Yayladagi dans la région de Hatay, dans le Sud de la Turquie. Une déclaration faite par les 28 membres de l'OTAN, dont la Turquie, a averti de « l'extrême danger d'un tel comportement irresponsable » et exhorté la Russie « à y mettre fin ».
Dans le même temps, l'OTAN a demandé à la Russie de cesser de mener des frappes aériennes « sur l'opposition syrienne et les civils ». De son côté, la Russie affirme qu'elle ne vise que l'État islamique et d'autres islamistes. La Russie a précisé que la violation de samedi n'a duré que quelques secondes, et qu'elle était due à de mauvaises conditions météorologiques. Elle n'a pas officiellement réagi à l'incident de dimanche. La Turquie a quant à elle déclaré par la voix de son Premier ministre, Ahmet Davutoglu que « Les forces armées turques sont clairement informées. Même si c'est un oiseau en vol, il sera intercepté ». Mais il a minimisé la possibilité d'une « crise entre la Turquie et la Russie », en disant que les canaux entre les deux pays sont restés ouverts.
Le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric s'est dit préoccupé par les dangers d'avoir « beaucoup de différents pays et différentes coalitions » menant des campagnes aériennes en Syrie, affirmant que la situation était « lourde de danger ». Il a nouvelle fois appelé à trouver une solution politique au conflit. La campagne aérienne russe a commencé mercredi dernier, Moscou disant qu'elle ciblait des positions de l'Etat islamique et celles d'autres groupes islamistes. La Syrie a déclaré lundi que les frappes aériennes étaient prévues depuis des mois. Le ministère de la défense syrien a de son côté précisé que 10 cibles avaient été touchées au cours de 15 frappes menées lundi. Parmi les cibles, la Russie a déclaré qu'elle avait détruit 20 chars qui avaient été pris à l'armée syrienne par les islamistes, 2 centres de commandement, un près de Damas et un à Alep, et 2 dépôts de munitions dans la province de Homs.
De son côté, Vladimir Poutine a nié que des civils aient été tués la semaine dernière, mais les preuves sur le terrain sembleraient montrer le contraire. D'après la Turquie et d'autres membres de la coalition sous commandement américain en Syrie, la cible principale est en fait les groupes de l'opposition syrienne opposés au Président Assad. L'OTAN a déclaré que les frappes aériennes russes ne ciblent pas les positions de l'Etat islamique, et qu'elles devraient « concentrer leurs efforts » sur ces objectifs. Plus tôt lundi, Vladimir Komoyedov, qui dirige la commission de la défense du gouvernement russe, avait annoncé que la Russie n'excluait pas d'attaquer des positions rebelles à l'aide de navires de guerre.