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Conflit israélo-palestinien : retour à un calme relatif mais sans solution politique

Xinhua | 31.10.2015 14h55

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a réussi à apporter un calme relatif entre Israéliens et Palestiniens, notamment à Jérusalem-Est, mais on est encore loin d'une solution fondamentale à la crise, selon les analystes.

Les analystes ont souligné que pour atteindre un calme permanent dans la région et assurer un horizon politique pour la reprise du processus de paix, il faut des engagements politiques qui aident à promouvoir un processus de paix avec un parrainage international, dans le but de protéger les droits des Palestiniens et de mettre fin à l'occupation israélienne.

Samedi, M. Kerry a rencontré séparément le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdullah de Jordanie à Amman, juste après sa rencontre à Berlin avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il a annoncé avoir atteint un accord avec M. Netanyahu sur la façon de calmer la situation à Jérusalem.

M. Kerry a expliqué que toutes les parties allaient préserver le status quo dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, raison majeure du déclenchement des récents affrontements entre Palestiniens et Israéliens dans les territoires palestiniens. Au moins 68 Palestiniens et 10 Israéliens ont été tués et des centaines d'autres blessés.

Le conflit a éclaté du fait que les musulmans ne souhaitent pas de visiteurs non musulmans et encore moins de fidèles juifs dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa.

Les juifs vénèrent le site, qu'ils appellent Mont du temple et qu'ils considèrent comme leur lieu le plus saint. Les musulmans l'appellent le Sanctuaire Noble et le considèrent comme le troisième site le plus sacré, après La Mecque et Médine en Arabe Saoudite.

LE CONFLIT SOUS LES FEUX DES PROJECTEURS

Selon Akram Atallah, expert politique basé à Gaza sur le conflit au Moyen-Orient, les visites effectuées par M. Kerry et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans la région ont ramené le conflit palestinien sur l'agenda de la communauté internationale.

"Avant le déclenchement de la vague actuelle de tensions, le dossier de la cause palestinienne était une des dernières priorités de la communauté internationale, mais tout le monde intervient maintenant à cause du soulèvement populaire qui continue dans les territoires palestiniens", a expliqué M. Atallah.

Il a clarifié que les initiatives internationales, notamment celle des Etats-Unis, "ont atteint un calme relatif dans la région, notamment à Jérusalem", mais que "les conséquences de ces initiatives n'étaient pas bien accueillies par les Palestiniens car elles ne contiennent pas de solution fondamentale au problème de la mosquée Al-Aqsa".

Les arrangements que M. Kerry affirment avoir signés avec Israël, les Jordaniens et les Palestiniens comprennent l'engagement d'Israël à maintenir le status quo à la mosquée Al-Aqsa et à ne pas autoriser les juifs à prier dans l'enceinte de la mosquée.

Israël a annoncé avoir accepté la proposition jordanienne d'installer des caméras pour surveiller les jardins de l'enceinte.

Par ailleurs, les Etats-Unis, l'Union Européenne, la Russie et les Nations Unies ont appelé vendredi dernier à Vienne les Israéliens et les Palestiniens à apaiser les tensions.

Dans un communiqué, le quartette a exprimé "son inquiétude face à la poursuite de l'escalade des tensions entre Israéliens et Palestiniens". Ils ont condamné les actes de violence des deux côtés et ont appelé les deux parties à rétablir le calme et à s'abstenir de mener des actions rhétoriques provocatrices.

AUCUNE SOLUTION FONDAMENTALE

Hani Habib, analyste politique basé à Gaza, pense que les tensions actuelles oscilleront entre calme et escalade, ce qui signifie que les Palestiniens continueront d'exprimer leur mécontentement face à Israël mais n'escaladeront pas en une crise sérieuse.

Il a déclaré à Xinhua que "c'est parce que la vague actuelle de tensions est menée par des individus".

"Je ne pense pas que quiconque ait le pouvoir d'émettre des instructions pour arrêter complètement cette vague de tensions ", a déclaré M. Habib, ajoutant que "la seule chose nécessaire pour que les efforts internationaux mettent fin à cette vague de tensions est de trouver une solution fondamentale aux causes du conflit entre Israéliens et Palestiniens".

"Placer des caméras dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa semble être une solution, mais cela ne résout en rien la principale crise".

"Une intervention internationale garantirait une pleine protection de la mosquée Al-Aqsa et de tous les autres sites sacrés et permettrait aussi de trouver une solution juste à la cause palestinienne".

Les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, parrainées par les Etats-Unis, ont été suspendues en avril 2014 après neuf mois, sans que des progrès tangibles ne soient observés.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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