Al-Qaïda s'empare de deux villes dans le sud du Yémen

La branche d'al-Qaïda au Yémen s'est emparée mercredi de deux villes dans la province méridionale d'Abyan à la suite d'affrontements avec les forces pro-gouvernementales, a indiqué un responsable militaire à Xinhua sous couvert d'anonymat.

Al-Qaïda a lancé des attaques coordonnées mercredi matin contre les forces pro-gouvernementales et pris le contrôle de Zinjibar, chef-lieu de la province, et Jaar, a indiqué la source.

Selon des témoins, les combats ont fait plusieurs victimes, dont un commandant de tribu important.

Le mouvement Résistance populaire, qui soutient le gouvernement dans la guerre civile, a déployé des renforts d'autres villes du Sud qui ont commencé à avancer vers la province d'Abyan, tandis que de nombreux habitants locaux ont commencé à quitter les lieux par crainte d'une escalade des combats, selon des sources tribales locales.

Province d'origine du président yéménite Abd-Rabo Mansour Hadi, l'Abyan se situe à 45 km de la ville portuaire d'Aden, capitale provisoire du pays.

Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) avait pris le contrôle de la province il y a quatre ans et combattu l'armée et les tribus pro-gouvernementales pendant un an, faisant des centaines de morts. Le groupe avait ensuite battu en retraite vers la province de l'Hadramaout.

Pays arabe pauvre, le Yémen est en proie à l'une des insurrections d'al-Qaïda les plus virulentes du Moyen-Orient.

Egalement connu sous le nom d'Ansar al-charia, AQPA a été créé en janvier 2009. Le groupe a revendiqué de nombreuses attaques contre l'armée et les institutions gouvernementales yéménites.

AQPA a profité de la guerre civile pour étendre son influence dans les régions du sud du pays.

La sécurité au Yémen s'est dégradée depuis mars, quand des affrontements ont éclaté entre le groupe chiite des Houthis, soutenus par l'ancien président Ali Abdallah Saleh, et le gouvernement, soutenu par la coalition arabe sous commandement saoudien.

Plus de 6.000 personnes ont été tuées dans des combats terrestres et des frappes aériennes depuis, dont la moitié de civils.