Dernière mise à jour à 13h33 le 03/12
Le président de la Chambre des députés du Brésil, Eduardo Cunha, a annoncé mercredi qu'il avait autorisé le lancement d'une procédure de destitution contre la présidente Dilma Rousseff.
M. Cunha a dit avoir approuvé une demande faite par les avocats Helio Bicudo et Miguel Reale Junior qui affirment que Mme Rousseff a maquillé le budget 2014. Ceci ouvre désormais la voie à la création d'une commission spéciale qui décidera de la suite à donner à cette procédure, selon le quotidien local O Globo.
Cette annonce de M. Cunha, lui-même soupçonné de corruption et de blanchiment dans le scandale touchant le géant pétrolier public Petrobras, survient peu après que le Parti des travailleurs (PT, au pouvoir) a annoncé qu'il allait voter contre lui au sein de la commission d'éthique de la Chambre des députés.
Eduardo Cunha, membre du Parti du Mouvement démocratique brésilien (PMDB), a en effet été formellement mis en accusation par le Tribunal suprême fédéral (STF) qui le soupçonne d'avoir caché l'existence de comptes en Suisse. Ces derniers abriteraient des millions de dollars venant d'entreprises impliquées dans le scandale Petrobras.
La commission spéciale de la chambre basse du Parlement va désormais étudier le cas de Mme Rousseff et soumettra son rapport aux députés. Si deux tiers d'entre eux jugent qu'il y a suffisamment de preuves, la présidente sera alors mise en accusation. La décision finale de destitution ou non reviendra au Sénat.
Des avocats proches d'opposants de Mme Rousseff avaient présenté leur demande en octobre dernier, affirmant que la présidente avait maquillé les comptes de l'Etat en 2014 pour minimiser l'ampleur de la crise sociale.
Le Tribunal des comptes de l'Union (TCU) a en effet dit en octobre dernier avoir relevé des transferts irréguliers de fonds du Trésor vers des banques d'Etat en 2014 afin de couvrir le coût des programmes gouvernementaux d'aide sociale. Une telle opération peut s'apparenter à un prêt de l'Etat à des banques d'Etat, ce qui est interdit par la loi brésilienne.
L'administration Rousseff a minimisé cette interprétation, affirmant que cette pratique comptable n'avait eu lieu que pour de brèves périodes.