Dernière mise à jour à 08h22 le 28/01
Suite à l'annonce de sa démission mercredi, la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a déclaré que "parfois résister c'est partir", sa démission étant perçue à gauche comme un acte de résistance et à droite comme un soulagement.
"Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit", a indiqué mercredi sur Twitter Christiane Taubira, juste après avoir remis sa démission au président François Hollande. La démission de la ministre a été annoncée mercredi par
l'Elysée dans un communiqué.
Mme Taubira "aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un rôle majeur dans l'adoption du mariage pour tous", a notamment souligné la présidence, précisant que la ministre sera remplacée par le député socialiste Jean-Jacques Urvoas, spécialiste des questions de sécurité et qui présidait jusqu'à présent la commission des lois à l'Assemblée nationale.
La démission de Christiane Taubira intervient quelques heures à peine avant que le Premier ministre Manuel Valls ne présente aux députés la dernière mouture du texte sur la révision constitutionnelle voulue par le gouvernement.
Mme Taubira avait déclaré publiquement à plusieurs reprises son opposition au projet de réforme constitutionnelle, qui prévoit notamment la déchéance de la nationalité pour tous les binationaux condamnés pour des actes terroristes.
Si elle était restée en poste, il lui serait revenu de défendre le projet devant les députés. Une position que nombre d'observateurs jugeaient depuis des semaines intenable.
Parmi les personnalités de gauche, seules quelques figures démissionnaires du gouvernement s'étaient exprimées dans la foulée de l'annonce de la démission, soulignant l'action et le courage de
l'ancienne ministre de la Justice.
"Je salue chaleureusement la décision de courage et de conviction de Christiane Taubira : la fidélité à nos valeurs est une force", écrivait par exemple sur Twitter Cécile Duflot, députée écologiste et ancienne ministre du Logement.
"Un seul mot : bravo ! Hommage au talent immense, au travail et à l'engagement de Christiane Taubira qui marquera l'histoire du ministère de la Justice", a réagi de son côté sur Twitter également Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture.
"Toute mon affection à Christiane Taubira, toute ma reconnaissance pour son action à la Chancellerie, tout mon respect pour ses convictions", a écrit quant à lui l' ancien ministre socialiste de l'Education nationale, Benoît Hamon.
A droite, plusieurs responsables politiques ont salué le départ de la Garde des sceaux, faisant part de leur soulagement et dénonçant l' action de l' ancienne ministre.
Dans un communiqué publié mercredi, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a indiqué que la démission de Mme Taubira était "un soulagement" et "une bonne nouvelle pour la France", estimant que l'ex-garde des sceaux a mené "une action publique absolument désastreuse" pour la France.
"Une très bonne nouvelle pour la France", a également jugé mercredi matin sur Twitter l' eurodéputé et vice-président du Front national Florian Philippot, allant jusqu' à évoquer sur France Info "la pire ministre de la Justice de la Ve République".
"Je me réjouis de la démission de Christiane Taubira qui doit marquer la fin de la dérive laxiste que connait notre Justice depuis 2012", a indiqué pour sa part, également sur Twitter, le secrétaire général adjoint du parti Les Républicains, Eric Ciotti.
"Espérons pour notre pays que la démission de Christiane Taubira entraîne la fin de la politique laxiste de ce gouvernement !", a lancé de son côté sur Twitter le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et maire de Nice Christian Estrosi.
Largement décriée à droite, Mme Taubira était souvent décrite comme la caution de gauche du gouvernement.
Elle avait notamment essuyé de nombreuses critiques et attaques à l' époque de l' examen du projet de loi dit "sur le mariage pour tous" à l' Assemblée nationale en 2013.