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Problème du nucléaire dans la Péninsule coréenne : qui est visé par la gifle infligée par la RPDC ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 15.02.2016 16h25

Récemment, après avoir assisté à la quatrième réunion des ministres des affaires étrangères du Groupe international de soutien à la Syrie à Munich, Wang Yi, le Ministre chinois des affaires étrangères, a accordé une interview à Reuters et répondu aux questions des journalistes sur la situation internationale actuelle et les principaux dossiers sensibles. Parmi eux, le problème du nucléaire dans la Péninsule coréenne, sur lequel les propos du ministre ont suscité beaucoup d'attention.

M. Wang a suggéré l'adoption d'une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour imposer de nouvelles mesures à l'encontre de la Corée du Nord, qui doit payer le prix nécessaire et supporter les conséquences de son comportement. Cette remarque a été interprétée par certains médias comme un changement de politique de la Chine sur la question nucléaire en RPDC, qui semble « enfin » décidée à sanctionner la Corée du Nord. En fait, depuis 2006, l'ONU a pris plusieurs résolutions -1695, 1718, 1874, 2087, 2094- en réponse aux essais nucléaires nord-coréens, interdisant notamment à la Corée du Nord de développer des technologies nucléaires et de missiles, et intégrant des sanctions relatives à ce sujet. Toutes ces résolutions sont le fruit du consensus atteint par la Chine et les autres parties, et la position de la Chine face à la situation en Corée du Nord est des plus claires.

En plus des malentendus, certains portent des accusations sans fondement sur la « politique de la Chine envers la RPDC ». Après les essais nucléaires ou l'utilisation de véhicules de lancement de satellites pour la quatrième fois cette année en Corée du Nord, la Corée du Sud et les États-Unis, affirmant que la Chine possède « la plus grande influence sur la RPDC », ont demandé à celle-ci de participer à des sanctions « fortes » contre la RPDC. Daniel Russell, Secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires d'Asie de l'Est et du Pacifique, sans doute avec des motifs inavoués, a affirmé que le comportement de la RPDC est une gifle infligée aux pays qui s'opposent à davantage de sanctions contre elle. Pendant un temps, la théorie de la « responsabilité de la Chine » dans la péninsule coréenne a refait surface.

Face à toutes ces insinuations, la Chine reste imperturbable. M. Wang a réaffirmé la position de principe de la Chine face à la question nucléaire dans la péninsule coréenne, soulignant qu'en la matière le mot clé est « équité ».

Premièrement, la détermination de l'objectif doit être juste. Pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule, le Nord comme le Sud doivent respecter les règles, et cela veut dire ni production, ni introduction, ni déploiement. La sécurité d'un pays peut être source d'insécurité dans d'autres pays, et chercher sa soi-disant propre sécurité absolue au détriment de celle d'autres pays ne saurait assurer une sécurité réelle. Ainsi, si la Chine s'est clairement opposée aux capacités nucléaires de la Corée du Nord, elle n'approuvera pas davantage le déploiement d'armes nucléaires américaines en Corée du Sud.

Deuxièmement, les sanctions doivent être équitables. Les sanctions du Conseil de sécurité contre la Corée du Nord visent à empêcher la poursuite de l'avance de ses programmes nucléaires et de missiles, et rien ne doit être oublié dans un plan éventuel, que ce soient les organisations, les personnes et les faits. Dans le même temps, la RPDC doit pouvoir jouir des droits légitimes à l'inviolabilité d'un Etat souverain et les sanctions ne doivent pas porter atteinte aux droits et intérêts de la population et à l'activité économique légitimes de ce pays. En particulier, les sanctions ne doivent pas servir de prétexte pour remettre en cause un régime. La Chine a toujours souligné que les sanctions ne sont pas la seule façon de résoudre le problème, et qu'elles doivent être utilisées de façon appropriée.

Troisièmement, identifier les responsabilités doit être fait de manière équitable. D'un point de vue responsabilité, le point central du problème nucléaire dans la péninsule coréenne, ce sont la RPDC et les Etats-Unis, pas la Chine. Si l'on part du principe que la Corée du Nord a infligé une claque à quelqu'un, ceux qui devraient se sentir visés sont les États-Unis. Maintenir la pression et les sanctions ne donnera pas de bons résultats, il est temps de revenir avec sincérité sur la piste des négociations. En outre, face aux risques d'exacerbation des tensions dans la péninsule, d'augmentation des risques de situations de conflit, tous les pays partie devraient faire preuve de davantage de retenue, plutôt que de faire des vagues. Les rodomontades ou les exercices militaires conjoints sont des méthodes d'un autre âge. D'un point de vue droits, la violation des résolutions des Nations Unies par la RPDC doit être condamnée, mais ce n'est pas pour autant que les Etats-Unis doivent se croire autorisés à profiter de l'occasion. La Chine et la Russie ont ainsi clairement dit non à la tentative américaine de déployer un système anti-missile en Corée du Sud.

Quand le monde extérieur scrute les mots et les actes de la Chine sur la question de la Péninsule coréenne, il faut d'abord s'assurer d'avoir bien reçu les informations diffusées par la Chine, et avoir une compréhension claire de l'image de la Chine en tant que puissance responsable. La Chine est toujours restée sur la même voie, celle de la paix, de la stabilité et d'un règlement définitif dans la péninsule.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
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