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L'Agence Spatiale Européenne dit « au revoir » à la sonde Philae

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.02.2016 09h07

Philae était cette petite sonde spatiale intrépide qui nous a fait rêver et stimulé notre imagination. Mais aujourd'hui, l'heure est venue de lui dire adieu. Les scientifiques de l'Agence aérospatiale allemande (DLR) ont abandonné l'espoir d'établir un nouveau contact avec l'atterrisseur, actuellement perché sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, qui se dirige vers le soleil. « Malheureusement, la probabilité que Philae rétablisse le contact avec notre équipe au DLR Lander Control Center est presque nulle, et nous ne lui transmettrons plus de commandes », a déclaré Stephan Ulamec, chef du projet Philae.

Bien que ce soit une mauvaise nouvelle, cette annonce n'est pas pour autant une réelle surprise, car une récente tentative de la dernière chance de réveiller Philae s'était soldée par un échec le mois dernier. L'équipe de contrôle au sol pense que la sonde n'est probablement pas prise dans la glace, mais qu'elle est plus vraisemblablement « couverte de poussière » et incapable de fonctionner en raison de l'environnement extrêmement froid.

La comète 67P est à présent éloignée de plus de 350 millions de kilomètres du soleil, là où les températures nocturnes peuvent descendre en dessous de moins 180 degrés Celsius -significativement plus basses que les 50 degrés en dessous de zéro pour lesquels Philae a été conçu pour fonctionner correctement. Philae a été déployé à partir de son vaisseau-mère Rosetta en novembre 2014 et en dépit d'un atterrissage réussi, le fait qu'elle se soit trouvée à l'ombre a rendu problématique l'alimentation des batteries solaires de bord.

La dernière fois que la sonde a réussi à établir un contact remonte à juillet 2015, lorsqu'elle a envoyé des informations aux ingénieurs européens, qui n'ont de nouveau pas été en mesure de stabiliser le contact, probablement à cause d'un problème avec l''émetteur de l'atterrisseur, source de ses communications irrégulières. Dans le même temps, Rosetta restera en orbite autour de la comète pour y entreprendre des expériences scientifiques jusqu'en septembre.

Dirigée par l'Agence spatiale européenne (ESA), qui dirige un consortium comprenant la NASA, Rosetta suit la comète 67P autour du système solaire depuis une dizaine d'années, afin de trouver des réponses sur nos propres origines dans l'univers. Depuis qu'elle a rebondi sur la surface, Philae a transmis à l'ESA des données scientifiques précieuses, comme la découverte spectaculaire de 16 composés organiques « riches en carbone et en azote », apportant un nouveau soutien à la théorie selon laquelle les blocs de construction de la vie auraient pu être amenés sur notre Terre par des comètes.

« La mission Philae était unique en son genre : c'était non seulement la première fois qu'un atterrisseur se posait sur la surface d'une comète, mais nous avons aussi reçu des données fascinantes », a dit Pascale Ehrenfreund, présidente du Conseil d'administration de DLR et scientifique participant à la mission. « Rosetta et Philae ont montré comment la recherche aérospatiale peut élargir l'horizon de l'humanité et faire du public une partie de ce que nous faisons ».

(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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