Dernière mise à jour à 08h38 le 23/02
Un effondrement de l'espace Schengen, la zone de libre circulation sans passeport en Europe, aurait un effet dramatique sur la croissance économique en Europe et pourrait mettre en danger la prospérité du continent, selon les conclusions lundi d'un cabinet de réflexion allemand.
Le rétablissement des contrôles aux frontières internes au sein de l'espace Schengen augmenterait les coûts de production et les prix, selon la Fondation Bertelsmann.
Si les contrôles aux frontières étaient rétablis de manière permanente, les coûts économiques rien que pour l'Allemagne s'élèveraient à 235 milliards d'euros (environ 258,89 milliards de dollars), entre 2016 et 2025. Pour l'ensemble de l'Union européenne, ces coûts pourraient atteindre 1.400 milliards d'euros sur les dix prochaines années.
"Si les frontières intérieures de l'Europe sont réactivées, cela entraînera encore plus de pressions sur une croissance déjà faible", a déclaré Aart De Geus, président de la fondation.
Même dans le scénario le plus optimiste, cela signifierait une baisse du Produit intérieur brut (PIB) de 77 milliards d'euros pour l'Allemagne, et de 470 milliards d'euros pour l'ensemble de l'UE.
D'après cette étude, une augmentation du temps d'attente lié aux contrôles de passeports signifierait un accroissement des frais de main d'œuvre et des stocks des entreprises.
"Ces deux facteurs génèreraient une hausse des coûts de production, et par suite, une hausse des prix", a estimé le cabinet de réflexion dans un communiqué, mettant en garde que les exportations, les investissements et la production seraient aussi affectés, diminuant du même coup la croissance économique.
Mis en place il y a plus de 20 ans, l'espace Schengen regroupe 26 pays membres de l'Union européenne mais il subit une pression très forte depuis l'année dernière suite à un afflux massif de plusieurs millions de réfugiés venus en Europe pour échapper aux guerres et à la pauvreté.
Cet afflux sans fin de migrants a contraint un certain nombre de pays, tels que l'Allemagne, la Suède et le Danemark, à remettre en place des contrôles à la frontière, laissant craindre que ce symbole de l'intégration européenne s'effondre sous le coup de la plus grave crise humanitaire et politique qu'ait connu l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.