Dernière mise à jour à 08h31 le 24/02
Dans un discours prononcé devant les élus polynésiens, le président français François Hollande a reconnu lundi que les essais nucléaires ont eu des conséquences environnementales et sanitaires en Polynésie française, affirmant vouloir "tourner la page du nucléaire".
"Je reconnais que les essais nucléaires menés entre 1966 et 1996 en Polynésie française ont eu un impact environnemental, provoqué des conséquences sanitaires", a déclaré lundi le chef de l'Etat à Papette devant des élus locaux, à l'occasion d'une visite dans cette collectivité d'outre-mer du Pacifique.
"Sans la Polynésie française, la France ne se serait pas dotée de l'arme nucléaire et donc de la force de dissuasion", a tenu à souligner le président français.
"Cette contribution que vous avez vous-mêmes apportée à travers les essais nucléaires, je veux la reconnaître solennellement aujourd'hui devant vous", a-t-il poursuivi, sous un tonnerre d'applaudissements, ajoutant vouloir profiter de sa visite pour "tourner la page du nucléaire".
Evoquant le volet des réparations, M. Hollande a indiqué que "le traitement des demandes d'indemnisation des victimes des essais nucléaires sera revu", rappelant que "seule une vingtaine de dossiers ont donné lieu à des indemnisations".
"L'Etat accompagnera le développement du service d'oncologie au centre hospitalier de Tahiti avec un apport de 700 millions de francs Pacifique (environ 6 millions d'euros) et la mise à disposition de trois médecins internes", a précisé le président français.
La dotation globale d'autonomie, souvent appelée dette nucléaire, sera "sanctuarisée dans le statut de la Polynésie française et son niveau sera, dès 2017, rétabli à plus de 90 millions d'euros", a encore annoncé le chef de l'Etat.
"Les conséquences environnementales des essais devront également être traitées", a martelé M. Hollande, indiquant que "l'Etat achèvera le démantèlement des installations et la dépollution de l'atoll de Hao en recourant aux techniques les plus modernes".
Enfin, les atolls de Mururoa et Fangataufa "feront l'objet d'une surveillance méticuleuse" et "un service de surveillance 24h/24 sera mis en place", a conclu le président.
Entre 1966 et 1996, la France a procédé à 193 essais nucléaires sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, avec d'importantes conséquences sanitaires pour la population locale.