Dernière mise à jour à 10h17 le 24/02
Jan Jambon, Ministre belge de l'intérieur, a annoncé mardi que la Belgique rétablissait des contrôles aux frontières le long de sa frontière avec la France pour éviter l'arrivée de migrants à destination de la Grande-Bretagne qui choisissent le pays comme un point de transit, au moment où un vaste camp installé près de la ville française de Calais est sur le point d'être démantelé. La Belgique a commencé à déployer quelque 250 à 290 policiers pour procéder à des contrôles aux points de passage avec la France, en particulier près de la côte, ainsi que près du port de fret de Zeebrugge.
Selon le Ministre, les endroits où les contrôles seront effectués seront choisis par la police et évalués tous les jours. « Nous voyons déjà un mouvement des migrants de Calais vers notre pays », a déclaré M. Jambon lors d'une conférence de presse à Bruxelles. « Une fois que les camps en France seront évacués nous pourrions potentiellement voir en arriver des milliers ». En janvier, les autorités belges ont intercepté 950 migrants à destination de la Grande-Bretagne près de la côte belge, contre 360 en novembre, a de son côté précisé le gouverneur de la province de Flandre occidentale. Les trois quarts des personnes interceptées étaient soit d'origine irakienne ou iranienne.
Le ministre a souligné que les contrôles aux frontières seront ciblés sur la région côtière et n'auront pas de conséquences sur les autres points de passage. « La Belgique ne ferme pas ses frontières, il ne s'agit pas de cela, nous faisons des contrôles ciblés contre un phénomène spécifique », a déclaré M. Jambon. Les migrants pris par les contrôles de police seront sommés de quitter immédiatement le pays. « On a informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen », a encore indiqué M. Jambon, en référence aux règles de l'espace Schengen de libre-circulation.
Un nombre croissant de pays de l'Union européenne, le plus récent étant l'Autriche, contrôlent de plus en plus étroitement leurs frontières nationales, au risque de mettre à mal la zone Schengen permettant de se déplacer librement sur une grande partie du continent. Ils sont désormais sept pays à avoir rétabli des contrôles temporaires à leurs frontières (Belgique, Danemark, Norvège, Suède, Autriche, Allemagne, France) comme ils y sont autorisés dans des situations exceptionnelles.