Dernière mise à jour à 09h40 le 17/03
À la veille d'un sommet crucial de l'Union européenne (UE) qui doit se tenir cette semaine pour déboucher sur un accord avec la Turquie sur la crise des réfugiés et des migrants, de grands groupes industriels allemands et français ont exhorté les gouvernements européens à préserver le régime sans visa de l'espace Schengen, et prévenu qu'un effondrement du système mettrait en péril la prospérité de la région.
"L'abolition des contrôles aux frontières favorise la liberté de déplacement et constitue une condition préalable importante de la croissance et de la prospérité,'' ont déclaré mercredi les responsables de la BDA (l'Association des employeurs allemands), de la BDI (la Fédération des industries allemandes) et du MEDEF (le Mouvement des entreprises de France), dans un communiqué commun.
"Notre prospérité, notre sécurité et notre liberté sont en jeu,'' ont prévenu les présidents des associations dans le communiqué.
Ils ont exhorté les gouvernements de l'UE à faire ''tout ce qui est en leur pouvoir'' pour préserver l'Accord de Schengen tout en renforçant les contrôles aux frontières extérieures de l'UE.
En place depuis plus de deux décennies, l'espace Schengen - qui rassemble 26 États membres - fait l'objet d'énormes pressions depuis que, l'année dernière, plus d'un million de réfugiés fuyant les guerres et la pauvreté sont arrivés en Europe.
L'afflux de migrants a contraint un certain nombre de pays - dont l'Allemagne, la Suède et le Danemark - à réintroduire des contrôles aux frontières, une situation dont certains redoutent qu'elle ne conduise à l'effondrement du symbole de l'intégration européenne face à la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Une étude récemment publiée par la Fondation allemande Bertelsmann montre que si les contrôles aux frontières étaient rétablis de façon permanente, entre 2016 et 2025, les coûts économiques pour l'Allemagne atteindraient 235 milliards d'euros (soit environ 260 milliards de dollars américains). Pour l'ensemble de Union européenne, sur la même période, les coûts atteindraient 1 400 milliards d'euros.