Dernière mise à jour à 11h07 le 03/06
Quinze réfugiés ont été blessés mercredi soir, dont trois assez gravement pour être emmenés à l'hôpital, après des heurts entre migrants afghans et pakistanais dans le camp de réfugiés de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, ont rapporté jeudi les autorités locales.
Les heurts ont provoqué un incendie qui a détruit des tentes et des couvertures à l' intérieur du camp. Cinq pompiers ont réussi à éteindre le feu jeudi matin à l'aide de deux véhicules, selon le chef du département des pompiers, Nikolaos Babakos.
Le motif de ces heurts n'a pas encore été communiqué. Il s'agit du deuxième affrontement en deux jours entre groupes de migrants et réfugiés afghans et pakistanais. Lundi, quatre policiers ont été blessés au cours de heurts similaires, a déclaré la police locale.
Jeudi, le camp était revenu au calme, mais des agents de police ont confié à Xinhua que tous les Pakistanais avaient quitté le camp de Moria et dormaient désormais à l'extérieur, par peur des Afghans.
Dans le même temps, les habitants du village local ont exprimé de sérieuses inquiétudes par rapport à la situation. Le maire du village de Moria, Nikos Trakellis, a déclaré que les habitants étaient en colère de voir plus de 3 000 personnes hébergées dans le camp depuis plusieurs semaines, et ce sans aucun encadrement adéquat. Il a également affirmé que les migrants quittaient souvent le camp pour venir "s'introduire dans des maisons".
Depuis la mise en place de l'accord sur les migrants entre l'Union européenne (UE) et la Turquie, de plus en plus de migrants et de réfugiés ont été redirigés vers les structures d'hébergement de Lesbos. Des tensions commencent à se faire sentir, notamment en raison de la lenteur apparente à laquelle se met en place le processus visant à renvoyer certains migrants vers la Turquie pour leur accorder l'asile.
Selon des statistiques publiées par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), pas moins de 90 414 arrivées ont été enregistrées à Lesbos entre janvier 2016 et le 28 mai 2016.
L'accord entre l'UE et la Turquie a néanmoins produit des résultats évidents : si le nombre d'arrivées était de 42 601 en janvier, ce chiffre est ensuite tombé à 31 426 en février, 14 155 en mars et 1 766 en avril - contre 5 440 en avril 2015.
En dépit de la baisse du nombre des arrivées, les réfugiés, les ONG et les habitants de l'île sont unanimes à déclarer qu'il reste encore beaucoup à faire pour apporter une aide appropriée aux réfugiés.