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France : violents affrontements lors d'une nouvelle manifestation contre le projet de loi Travail

Xinhua | 15.06.2016 08h44

Les syndicats de travailleurs (CGT, FSU, FO, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) ont mobilisé ce mardi à Paris contre le projet de loi Travail, en discussion depuis le 13 juin au Sénat, soit un mois après son adoption par l'Assemblée nationale. Une manifestation à nouveau marquée par de violents incidents qui ont fait plusieurs blessés et se sont terminés par une vingtaine d'interpellations.

La préfecture de police estime entre 75 000 et 80 000, le nombre de manifestants ayant répondu à l'appel des syndicats à Paris. Un million de manifestants selon la CGT et FO, deux des syndicats organisateurs de cette énième protestation contre le projet de loi Travail, actuellement en discussion au Sénat.

La manifestation qui s'est tenue dans un contexte particulier, marqué par une attaque terroriste contre un couple de policier dans les Yvelines, a dégénéré en affrontements violents entre jeunes radicaux cagoulés et policiers.

La police a annoncé un bilan provisoire de 21 interpellations pour violences et dégradations commises par des individus masqués et de 26 blessés. Mais également des dégâts matériels notamment des vitrines de biens publics comme c'est le cas de l'hôpital Necker, un établissement pour enfants malades, qui envisage dans un communiqué, porter plainte.

Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé une soixantaine d'interpellations et près d'une trentaine de blessés du côté de la police.

"Je n'accepterai plus dans des manifestations comme celui qui s'est passé aujourd'hui (mardi) qu'il y ait des sauvageons qui puissent s'attaquer aux policiers, avec 27 policiers blessés, les vitres de l'hôpital Necker brisées alors qu'il y a l'enfant des policiers (tués) qui s'y trouve. Tout cela est inacceptable. Il y a eu plus 60 interpellations ce soir et, je formule solennellement le voeu que la justice passe", a expliqué M. Cazeneuve, invité de France2.

Le ministre français de l'Intérieur avait appelé un peu plus tôt, depuis l'Assemblée nationale, les personnes qui "sont dans la violence, qui s'attaquent aux policiers à retrouver un peu au fond d'elles-même de l'humanité, de tolérance et du respect simplement en respect de ceux qui sont tombés (les deux policiers tués) hier".

Pour le secrétaire général du CGT, Philippe Martinez qui doit rencontrer vendredi prochain la ministre du Travail, Myriam El Khomri, "le gouvernement a tort de ne pas vouloir discuter et de faire des à priori à toute discussion".

"Pour l'instant, dit-il, c'est les salariés qui perdent au sens propre comme au sens figuré. J'espère que vendredi on enlèvera tous ces à priori et que la discussion permettra d'avancer".

Pour rappel, le projet de loi Travail a été adopté le 13 mai dernier à l'Assemblée nationale, malgré les multiples manifestations des syndicats à Paris et en province. Ce, après un recours à l'article 49.3 de la Constitution.

Les syndicats des travailleurs, les organisations des élèves et étudiants et une partie de la gauche réclament le retrait du projet de loi Travail malgré la modification de certains points du texte initial comme par exemple, l'allongement du temps de travail et le plafonnement de l'indemnité prud'homale.

Selon eux, le projet de loi Travail est favorable au patronat, instaure la précarité et remet en cause les acquis sociaux des travailleurs obtenus après de longues luttes syndicales.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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