Dernière mise à jour à 08h24 le 05/07
Suite au décès samedi de l'ancien Premier ministre Michel Rocard, la presse française et les dirigeants politiques de tous bords saluent la mémoire d'un homme de convictions.
L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, décédé samedi à l'âge de 85 ans d'un cancer, a "puissamment contribué à la rénovation intellectuelle du socialisme français", écrit lundi le journal Le Monde, pour qui la France "perd un homme, et une voix, qui incarnait une conception noble de l'action publique".
Pour le quotidien Le Figaro, qui titre lundi à sa une "La gauche moderne orpheline de Michel Rocard",
l'homme d'Etat restera "dans l'histoire comme le père de la social-démocratie à la française, héraut d'une 'deuxième gauche'".
"Comme leader de parti, Michel Rocard a marqué l' histoire de la gauche. Comme chef de gouvernement, il laisse des réformes précieuses", écrit de son côté Libération, pour qui Michel Rocard laisse "surtout une morale de l' action qui servira longtemps de modèle à ceux qui veulent gouverner".
Le quotidien La Croix écrit pour sa part que l'homme "a marqué la vie politique française par sa fidélité à ses idéaux, son intégrité et sa liberté de parole".
"Avec lui, une époque s' en va, sans legs pour l' avenir", nuance le journal L'Humanité, reconnaissant néanmoins en Michel Rocard "un homme de convictions".
Pour le quotidien économique Les Echos, "personne n'a jamais pu accuser (Michel Rocard) de renier ses valeurs ni d'avoir 'trahi' ses idées".
A l' annonce du décès de l' ancien Premier ministre de François Mitterrand, le président français François Hollande a rendu hommage dans un communiqué à "une grande figure de la République" qui incarnait un socialisme conciliant "utopie et modernité".
"C'était un rêveur réaliste, un réformiste radical, animé par le mouvement des idées, le sort de la planète et de la destinée humaine", a déclaré le chef de l'Etat.
De son côté, le Premier ministre français, Manuel Valls, qui a longtemps été très proche de Michel Rocard, a fait part dans un communiqué de son "immense tristesse", rendant hommage à un "militant, un visionnaire et un homme d'Etat", qui a "incarné la modernisation de la gauche et l'exigence de dire la vérité".
Egalement à gauche, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, a déploré samedi sur Twitter la perte d' une "figure de la gauche", saluant la mémoire de l'homme politique.
Au centre, le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou, a déclaré samedi sur Twitter qu' il aimait chez Michel Rocard "son imagination, sa liberté de pensée et le rêve toujours recommencé de dépasser les sectarismes pour construire".
Pour le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, Michel Rocard "incarnait une certaine gauche, qui refusait d' abord le sectarisme au profit d' un plus grand réalisme économique, dans le cadre de la construction européenne" et qui "s' est acquitté de sa mission avec intelligence, animé par le sens de l' Etat".
Su son compte Twitter, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a laconiquement salué la mémoire d' un "honnête homme", une qualité "si rare en politique".
Enfin, à l'extrême-droite, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a adressé samedi sur Twitter ses "sincères condoléances à la famille et aux proches de Michel Rocard, premier ministre de la France, homme de convictions".
Né en 1930 en région parisienne, Michel Rocard a été tour à tour maire, député européen, sénateur, ministre, Premier ministre, ainsi que premier secrétaire du Parti socialiste.