Dernière mise à jour à 13h27 le 05/07
La colère monte à Bagdad au sujet de l'échec du gouvernement à protéger les civils, après un attentat dévastateur qui a eu lieu dans une zone commerciale bondée de la capitale irakienne, qui a tué plus de 200 personnes, dont de nombreux enfants. La puissante explosion qui a eu lieu tôt le dimanche est intervenue alors que le mois de Ramadan touche a sa fin, et que les rues étaient remplies de jeunes et les familles après le coucher du soleil.
Le quartier de Karada est situé au centre de Bagdad, et il est très fréquenté. Et cela aurait été où les gens se rassemblent vers la fin du Ramadan, après le jeûne. La bataille de Falloudja est peut-être terminée, mais le drame de dimanche montre néanmoins que si l'Etat islamique est chassé d'un endroit, il réapparait très vite dans un autre. Et il est fort à craindre que ce n'est pas un problème qui disparaîtra seulement en s'emparant du territoire des islamistes. Les experts soulignent que cela nécessite davantage de travail de la police, et de collecte de renseignements, et pas seulement une opération militaire, car il y aura toujours des sympathisants de l'Etat islamique à Bagdad ou ailleurs, qui essaieront de monter des attaques comme celles-ci.
L'État islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque dans un communiqué diffusé par ses partisans en ligne. Le groupe, qui a revendiqué de nombreux attentats meurtriers dans les zones principalement chiites de Bagdad, a affirmé qu'un kamikaze a visé une foule de musulmans chiites. Bon nombre des victimes étaient des femmes et des enfants qui étaient à l'intérieur d'un centre commercial et de divertissement multi-étages. Selon la police, des dizaines ont été brûlés vifs ou asphyxiés. Le Premier ministre Haider al-Abadi a condamné l'attentat et a déclaré trois jours de deuil dans tout le pays après avoir visité les lieux de l'attaque.
L'attaque de Karada a été la plus meurtrière en Irak cette année et a eu lieu après que les forces irakiennes aient délogé a la fin du mois dernier les combattants de l'Etat islamique de Falloudja, bastion du groupe armé situé à l'Ouest de la capitale, et qui avait servi de rampe de lancement pour ce genre d'attaques. Malgré une série de gains territoriaux par les forces terrestres irakiennes, le groupe terroriste a montré à maintes reprises qu'ill reste capable de lancer des attaques dans le territoire irakien, même loin de la ligne de front.