Dernière mise à jour à 10h41 le 09/07
Un groupe de travail de l'ONU a publié vendredi un communiqué condamnant les récents assassinats, aux Etats-Unis, de deux hommes afro-américains par la police, ajoutant que le fait que les auteurs de ces assassinats, en dépit des preuves, ne soient pas tenus pour responsables est à l'origine du problème.
"Le groupe de travail surveille la situation, a plusieurs fois exprimé ses préoccupations au gouvernement américain concernant les assassinats d'Afro-Américains perpétrés par la police et a demandé que justice soit faite", souligne le communiqué du Groupe de travail d'experts de l'ONU sur les personnes d'ascendance africaine.
Selon le groupe de travail, aux Etats-Unis, l'usage excessif de la force - par la police - à l'encontre d'Afro-Américains est "monnaie courante" car il est établi que les officiers de police tirent deux fois plus souvent sur les Afro-Américains que sur les Blancs.
"Nous demandons que soient rapidement menées des enquêtes indépendantes afin de s'assurer que les auteurs sont poursuivis et condamnés", a déclaré le président du groupe de travail et avocat spécialisé dans les droits de l'homme, Ricardo A. Sunga III.
Le communiqué a été publié cette semaine après les décès de MM. Philando Castile, dans le Minnesota, et Alton Sterling, en Louisiane, qui auraient été tués par des officiers de police américains, et l'assassinat jeudi de cinq officiers de police dans le centre de Dallas.
"Les assassinats démontrent également l'existence d'un niveau élevé de racisme structurel et institutionnel. Les Etats-Unis sont loin de reconnaître les mêmes droits à l'ensemble de leurs citoyens,'' poursuit le communiqué, ajoutant que les mesures existantes pour faire face aux crimes racistes motivés par des préjugés sont insuffisantes et qu'elles n'ont pas réussi à mettre un terme aux assassinats.
"L'heure est venue, à présent, que le gouvernement américain affirme haut et fort que la vie des Noirs est importante et considère comme une priorité nationale la nécessité d'empêcher d'autres assassinats de cette nature", conclut le communiqué.
Le groupe de travail a rendu une visite officielle, aux Etats-Unis, en janvier 2016, et soumettra en septembre 2016 au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies un rapport complet contenant ses constatations et ses recommandations.