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Les frappes de drones américaines reflètent l'hypocrisie honteuse de Etats-Unis sur la question des droits de l'Homme

Xinhua | 23.07.2016 09h08

La stratégie américaine des frappes de drones a une nouvelle fois révélé au grand jour l'approche "deux poids, deux mesures" des Etats-Unis sur la question des droits de l'Homme. Le gouvernement de Barack Obama, qui ne se soucie que de minimiser les pertes de soldats américains, ferme les yeux sur les méfaits de cette technologie qui viole de manière flagrante le droit à la vie des populations civiles étrangères.

La Maison Blanche a récemment publié un rapport indiquant qu'une centaine de civils auraient été tués au cours des 473 frappes de drones américaines menées dans des régions où les Etats-Unis ne sont pas en guerre de 2009 à 2015. Mais plusieurs groupes de défense des droits de l'Homme ont suggéré que le bilan réel des victimes était bien plus élevé.

Un rapport récent du Bureau du journalisme d'investigation, une ONG basée à Londres, a estimé que les Etats-Unis avaient mené 424 frappes de drones rien qu'au Pakistan depuis 2004, tuant entre 424 et 966 civils, dont environ 200 enfants. Selon ses calculs, les drones américains auraient tué entre 492 et 1.100 civils au Pakistan et dans d'autres pays depuis 2002.

Il est ironique que le président Barack Obama, lauréat du prix Nobel de la paix, ait approuvé la stratégie des frappes de drones, qui a coûté la vie à des centaines d'innocents en dehors de son pays. Les massacres de civils menés par les Etats-Unis au cours de son mandat de huit ans ont entaché irrémédiablement sa réputation.

Depuis que les troupes américaines ont été autorisées à utiliser ces armes meurtrières, la polémique sur leur légitimité a hanté les ''gendarmes du monde''. Dans le monde entier, de plus en plus de voix s'élèvent contre le massacre de civils innocents à l'étranger, qui résulte du manque de supervision efficace et de transparence tout au long du processus.

En outre, l'armée américaine a souvent mené des frappes aériennes irréfléchies, parfois sous des prétextes incroyablement irresponsables. En février 2002, l'Agence centrale de renseignement américaine (CIA) avait ainsi justifié une attaque de drone ciblée en Afghanistan qui avait coûté la vie à trois collecteurs d'ordure en prétendant que l'une des cibles avait à peu près la même taille qu'Oussama Ben Laden.

Bien que les commandants américains de haut rang avaient déclaré que les frappes de drones ne seraient utilisées que lorsque les personnes visées ne pouvaient pas être capturées ou posaient "une menace imminente d'attaque violente contre les Etats-Unis", un mémorandum secret du gouvernement a indiqué qu'aucune "preuve claire" n'était nécessaire pour que l'armée américaine ait recours aux frappes de drones.

Selon ce document, l'armée américaine peut dans le pire des cas ordonner des frappes de drones contre n'importe qui sans preuve de la dangerosité de la personne visée.

En outre, la justice procédurale dont les Américains ont vanté les mérites a également été négligée. "Nous avons tué [...] 2.300 à 3.300 personnes avec les frappes de drones [...] et nous sommes à présent à la fois les jurés, le juge et le bourreau sans aucune conséquence juridique'', a déploré Paul Kawika Martin, un expert de Peace Action, le plus grand réseau non gouvernemental américain de défense de la paix.

Brandon Bryant, ancien sergent-chef qui a opéré des drones pour le programme Predator de l'armée de l'air américaine de 2007 à 2011, a estimé que l'utilisation de frappes de drones pour lutter contre le terrorisme pouvait en réalité susciter des représailles, et par conséquent accroître le terrorisme.

"Ils tuent peut-être quatre terroristes, mais ils en créent en même temps dix de plus", a-t-il regretté.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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