Dernière mise à jour à 08h04 le 24/08
L'ancien président français Nicolas Sarkozy a annoncé lundi sa candidature à la présidentielle de 2017 à travers un livre programme intitulé "Tout pour la France", à paraître mercredi.
Cette déclaration tardive a fait réagir ses concurrents à la primaire de la droite tout comme ses adversaires politiques de l'extrême-droite et de la gauche.
"J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017. La France exige qu'on lui donne tout. J'ai senti que j'avais la force pour mener ce combat à un moment de notre histoire si tourmentée. Les cinq années qui viennent seront celles de tous les dangers mais aussi de toutes les espérances", a déclaré lundi M. Sarkozy sur Twitter.
Cette déclaration, qui figure en quatrième de couverture de son livre, officialise ainsi la candidature de M. Sarkozy et porte à 13 le nombre de candidats déclarés à la primaire, scrutin à l'issu duquel la droite désignera son candidat à l'élection présidentielle.
Dès cette annonce, les concurrents à la primaire de novembre prochain sont passés à l'offensive : "C'est la fin d'un faux suspens qui va nous permettre maintenant de rentrer dans les vrais débats", a réagi sur BFMTV Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite.
Il a souligné que les projets des candidats à la primaire seraient différents et qu'il appartiendrait aux électeurs de choisir "entre ceux qui ont déjà gouverné et qui ont échoué ou de tenter enfin autre chose".
Hervé Mariton, également candidat à la primaire de la droite, s'attaque au contenu du livre programme de Nicolas Sarkozy.
"Son livre ne réunit ni l'énergie, ni la force des idées qu'il revendique aujourd'hui. Il reprend un projet qui est fait de demi-mesures et d'impasses. Or, si l'on veut gagner l'élection présidentielle, il faudra sortir de l'hypocrisie et des demi-mesures", a déclaré M. Mariton sur BFMTV.
Du côté des partis adverses, les réactions à la candidature de Nicolas Sarkozy sont beaucoup plus fermes. C'est par exemple le cas du vice-président du FN, Florian Phillipot, qui a déclaré sur France Info que cette candidature marquait le " retour de 'Super menteur', qui avait dit en 2012 que jamais il ne reviendrait en politique s'il perdait l'élection présidentielle".
Invité sur la chaîne de télévision France 2, le président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a parlé de "numéro de pire cynisme de la part de quelqu'un qui vient nous parler de ses ambitions sociales après avoir fait reculer le pays comme aucun autre président ne l'avait fait de toute la cinquième République".
D'autres ont réagi sur Twitter pour exprimer leur opposition à la candidature de l'ancien président français. "Pour la France de 2017/2022, nous n'avons pas besoin d'un candidat élu en 2007 et battu en 2012. Vive le renouvellement", a écrit sur son compte François de Rugy, député du Parti écologiste.
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a lui aussi réagi sur Twitter. "La 50ème opération marketing de Sarkozy ! Le vrai titre de son livre 'tout pour moi'. Français ne tombez pas dans son piège", a-t-il écrit.
Mais pour les proches de Nicolas Sarkozy, c'est à la demande de ses amis et des Français que l'ancien président a pris la décision de s'engager de nouveau. "Il a passé tout une période cet été où il a beaucoup rencontré, discuté, écouté et partagé. Cette décision, il l'a prise seul, et une décision solidaire, c'est aussi et surtout la marque d'un homme d'Etat", a déclaré Brice Hortefeux.
Seulement, il va falloir dépasser l'étape de la primaire avant d'envisager une candidature à l'élection présidentielle. Or, depuis le début de l'année 2016, les sondages placent Alain Juppé favori de la primaire de la droite.
Le dernier sondage en date est celui de l'institut IPSOS réalisé en juillet dernier pour le CEVIPOF et Le Monde. Il crédite M. Juppé de 38% des intentions de vote au premier tour de la primaire contre 30% pour Nicolas Sarkozy, suivi de Bruno Le Maire (16%).