L'OCDE appelle les donateurs à soutenir les États fragiles afin d'enrayer l'instabilité

L'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a appelé jeudi à un changement structurel dans les États fragiles pour aider à s'attaquer aux causes profondes de l'instabilité et de la fragilité à travers le monde.

Le secrétaire général adjoint de l'OCDE, Doug Frantz, a noté que la situation dans le monde s'est aggravée au cours de la dernière décennie, interrompant une tendance à long terme du renforcement de la paix et de la stabilité.

"Il est nécessaire que davantage d'aide au développement soit utilisée pour s'attaquer aux causes profondes de la fragilité et de l'instabilité", a déclaré M. Frantz lors du lancement d'un rapport à Nairobi.

M. Frantz a précisé que si le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté est en train de diminuer, le nombre de personnes extrêmement pauvres vivant dans des zones fragiles passerait de 480 millions en 2015 à 542 millions en 2035.

Le rapport indique que les pays à revenu faible et intermédiaire supportent une part disproportionnée du fardeau de la violence politique et sociale, ce qui freine souvent les gains de développement.

"Si les défis rencontrés par ces pays ne sont pas abordés, les progrès dans la lutte contre le changement climatique et la réalisation des objectifs de développement durable seront bloqués et des millions de personnes resteront plongées dans la pauvreté et les conflits".

Le rapport indique qu'alors que le coût économique des violences dans le monde est estimé à 13.600 milliards de dollars pour 2015, soit 13,3% du PIB, seulement une petite partie de l'aide au développement est investie dans l'attaque contre les racines de la violence.

Le document appelle à la construction de systèmes et d'institutions politiques légitimes et inclusifs, au renforcement de la sécurité et d'accès à la justice, au soutien à la croissance économique et à l'utilisation des services de base.

Selon l'OCDE, l'Amérique centrale est la région qui souffre de la violence la plus mortelle, suivie de l'Afrique australe, les Caraïbes et l'Amérique du Sud.

L'OCDE estime que plus de 1,6 milliard de personnes, soit 22% de la population mondiale, vivent dans des zones fragiles.

D'après l'organisation, la violence dans le monde est à son plus haut niveau depuis la fin de la Guerre Froide, avec près de la moitié de la population mondiale affectée par la violence politique.