Dernière mise à jour à 08h21 le 02/12
Coup de théâtre : alors que tout le monde ou presque pensait qu'il allait briguer un second mandat, François Hollande a annoncé dans une allocution télévisée surprise en direct qu’il ne le ferait pas. C'est une annonce inédite dans l'histoire de la Ve République et qui ouvre le bal de la succession à gauche. Visiblement très ému, le Président français a terminé son allocution, annoncée à la dernière minute, en disant « Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d'elle. Aussi, j'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle ».
François Hollande, confronté à de très faibles taux de popularité, est ainsi devenu le premier président en exercice de l'histoire française moderne à ne pas être candidat à sa réélection. Il a dit qu'il était conscient des risques de se représenter et a averti en même temps de la menace que présente le parti d'extrême-droite du Front national. L'une des premières réactions est venue de son ancien ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, qui a déclaré que le président avait pris une « décision courageuse ». Il est lui-même maintenant candidat à la présidence en tant que centriste indépendant, ayant démissionné du gouvernement il y a quelques mois.
Mais la décision de M. Hollande de ne pas briguer sa réélection rebat maintenant les cartes de la primaire du Parti socialiste, prévue en janvier prochain. Le Premier ministre Manuel Valls est à présent probablement le favori pour remporter l'investiture de sa formation, après avoir annoncé le week-end dernier qu'il était prêt à se lancer dans la course si le Président y renonçait. Dans le camp opposé, le week-end dernier, plus de quatre millions d'électeurs français ont choisi l'ex-Premier ministre François Fillon pour représenter les Républicains de centre-droit lors du vote qui aura lieu en deux tours en avril et en mai de l'année prochaine.
Les derniers sondages d'opinion laissent entendre qu'il gagnerait le premier tour en avril, devant la patronne du Front national, Marine Le Pen. Si M. Valls était désigné candidat socialiste, il arriverait actuellement en troisième position. M. Fillon étant le vainqueur final quel que soit son adversaire. François Hollande a déclaré que dans ses derniers mois en tant que président « Mon seul devoir sera de continuer à diriger mon pays », ajoutant que « Le monde, l'Europe, la France ont été confrontés à des défis particulièrement graves pendant mon mandat. Dans ces circonstances particulièrement difficiles, je voulais maintenir la cohésion nationale ». Déjà en difficulté depuis de nombreux mois, sa crédibilité avait encore été plus entamée après la publication d'un livre de révélations dévastatrices pour son image en octobre, intitulé « Un président ne devrait pas le dire ».