Dernière mise à jour à 08h55 le 08/03
Le Conseil des sciences du Japon (CSJ), un organisme représentant la communauté scientifique japonaise, a exprimé mardi son inquiétude à propos d'un programme gouvernemental destiné à subventionner la recherche sur les technologies militaires.
Le comité exploratoire sur les sciences et technologies de sécurité militaire du CSJ a déclaré dans un projet de déclaration que le programme de subvention en question comportait un grand nombre de problèmes, et pourrait donner lieu à "une ingérence significative du gouvernement dans le travail de recherche".
Ce projet de déclaration réaffirme la position initiale du CSJ, qui consiste à s'abstenir de toute recherche scientifique à des fins militaires, et appelle les universités à mettre en place un mécanisme destiné à examiner la pertinence de leur collaboration à des programmes de recherche militaire.
Le projet de déclaration sera soumis à l'assemblée générale du Conseil au mois d'avril. S'il est entériné, il s'agira de la première déclaration officielle du Conseil sur la recherche militaire en 50 ans.
Le CSJ est un organisme spécialisé créé en 1949 pour représenter les scientifiques de toutes les branches des sciences naturelles et sociales au Japon. Il a déjà émis deux déclaration officielles en 1950 et en 1967 pour exprimer son refus de s'engager dans toute recherche scientifique servant des objectifs militaires, sur fond de repentir pour les agissements du Japon pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Depuis quelques années, le gouvernement japonais essaie cependant de promouvoir une coopération renforcée entre le secteur de la défense et celui des sciences et technologies, notamment par le biais d'un programme de subvention intitulé "Initiative pour les sciences et technologies innovantes en matière de sécurité".
Le programme s'est vu allouer un budget de 300 millions de yens (2,6 millions de dollars américains) sur l'année financière 2015, puis de 600 millions de yens en 2016, avant de grimper soudain à 11 milliards de yens dans le budget prévisionnel de l'année financière 2017.
Ce programme a été très critiqué par de nombreux scientifiques, inquiets de l'ingérence potentielle du gouvernement dans la recherche universitaire.