La Ligue arabe retarde la restauration de l'adhésion syrienne

Le retour de la Syrie à la Ligue arabe après six années de suspension de son adhésion est inopportun, devra intervenir dans d'autres circonstances et doit faire l'objet d'autres délibérations, a déclaré mardi le chef de la Ligue arabe (LA) aux journalistes lors d'une conférence de presse.

"La situation n'est pas encore appropriée pour qu'il soit possible de franchir une étape dans cette direction ou même d'en discuter dans le cadre de pourparlers bilatéraux, trilatéraux ou multilatéraux entre les pays arabes,'' a déclaré le secrétaire général de la LA, Ahmed Aboul-Gheit, après la réunion ordinaire des ministres des Affaires étrangères des États arabes.

La question a été posée par le ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim al-Jaafari, qui a dit que lever la suspension de l'adhésion syrienne était ''inévitable.''

L'adhésion de la Syrie à la LA a été suspendue en novembre 2011 après des mois de lourdes opérations de répression au nom de la sécurité à l'encontre des opposants au régime de Bachar al-Assad, qui ont ensuite dégénéré en confrontations meurtrières, et dont les conséquences chaotiques se font encore sentir aujourd'hui.

La décision a été approuvée par 18 des 22 États arabes ; elle a été rejetée par le Liban et le Yémen. L'Irak s'est abstenu et la Syrie était absente.

La Russie, qui aide actuellement les forces d'al-Assad en Syrie, a demandé début février que la Syrie puisse réintégrer l'organisation arabe. De son côté, M. Aboul-Gheit a écarté la possibilité que la levée de la suspension puisse intervenir prochainement.