Dernière mise à jour à 08h17 le 29/12
La récente résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU contre l'expansion des colonies israéliennes a permis de sauver l'idée d'une "solution à deux Etats" au conflit israélo-palestinien, a déclaré mercredi dans un communiqué Ahmed Aboul-Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe (LA).
"La solution à deux Etats était sur le point de devenir un rêve impossible, en raison de la politique d'expansion coloniale israélienne, dont le rythme s'est extraordinairement accéléré ces derniers temps", a fait remarquer le chef de la LA dans le communiqué.
Le 23 décembre, le Conseil de sécurité a adopté une résolution exigeant la cessation complète et immédiate de la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.
La résolution a été adoptée par 14 des 15 Etats membres du Conseil. Les Etats-Unis, principal allié traditionnel d'Israël, se sont abstenus de voter, permettant ainsi à la résolution d'être adoptée, en dépit des appels du futur président Donald Trump à opposer un veto américain à cette résolution.
L'Egypte, qui avait initialement proposé ce projet de résolution, a ensuite cherché à repousser le vote, ce qui a été interprété par certains comme une concession à M. Trump. Cependant, le ministère égyptien des Affaires étrangères a par la suite expliqué que la demande de report du vote avait eu pour seul but de s'assurer qu'aucun pays n'exercerait son droit de veto pour empêcher la résolution de passer.
Le projet suspendu par l'Egypte a alors été resoumis en l'état par la Nouvelle-Zélande, le Venezuela, la Malaisie et le Sénégal, et a été massivement adopté.
M. Aboul-Gheit a salué la "position courageuse" des pays ayant voté en faveur de la résolution, qui a "finalement conduit à un consensus international sans précédent dans la condamnation de l'expansion des colonies et dans l'appel à sa cessation".
"La résolution est un premier pas nécessaire vers la reprise d'un processus de paix basé sur le principe de 'la terre contre la paix', sur l'Initiative de paix arabe et sur les résolutions internationales concernées", a-t-il affirmé.
Un peu plus tôt en décembre, la Knesset (Parlement israélien), a donné son accord préliminaire à deux lois pro-colonisation controversées, qui visent à légaliser rétroactivement quelque 4 000 maisons et plusieurs avant-postes israéliens clandestins, ainsi qu'à autoriser l'expropriation de davantage de Palestiniens de leurs terres en Cisjordanie.
Environ 400 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie, et au moins 200 000 autres à Jérusalem-Est, que les Palestiniens considèrent comme la capitale de leur futur Etat.
La communauté internationale accuse Israël d'avoir fait dérailler le processus de paix au Moyen-Orient avec sa politique d'expansion des colonies, que rejettent même les Etats-Unis, pourtant principal allié d'Israël.
La "solution à deux Etats", soutenue par les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Union européenne et bien d'autres Etats, est une solution parrainée par l'ONU, qui vise à mettre fin au conflit israélo-palestinien par la création d'un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967.
Tel Aviv a condamné l'adoption de cette résolution onusienne. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, qui est également ministre des Affaires étrangères, a convoqué les ambassadeurs de la plupart des pays ayant voté la résolution, afin d'exprimer son mécontentement.