Dernière mise à jour à 10h12 le 03/04
Le président paraguayen Horacio Cartes a congédié samedi le ministre de l'Intérieur, Tadeo Rojas, et le commissaire de police Crispulo Sotelo, après une nuit de violentes manifestations contre un amendement constitutionnel autorisant la réélection du président.
Les émeutes ont éclaté vendredi à Asuncion et d'autres villes du pays, quand la population a appris que le Sénat s'était discrètement réuni pour approuver un amendement visant à prolonger la présidence de M. Cartes.
A Asuncion, la police a utilisé des canons à eau et des balles en caoutchouc pour disperser la foule, blessant quelques manifestants.
La ville accueillant actuellement la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque interaméricaine de développement, M. Cartes a très rapidement envoyé ces deux lettres de licenciement.
Le nouveau ministre de l'Intérieur, Lorenzo Dario Lezcano, a affirmé que sa première mission serait d'identifier les personnes responsables des émeutes, ayant causé la mort d'un jeune militant politique et la détérioration du bâtiment qui abrite le Congrès, auquel les manifestants ont mis le feu.
Rodrigo Quintana, la victime, militant du Parti libéral radical authentique, "a vraisemblablement été assassiné par la police à l'intérieur (du siège du parti)", explique le site internet Paraguay News, ajoutant qu'il a reçu une balle dans la tête et huit dans la poitrine.
Le nouveau commissaire de police, Luis Rojas, a tenté d'apaiser la colère de la population en disant regretter la violence des manifestations et affirmant que la police était sur place pour protéger l'ensemble de la population, non uniquement le gouvernement.
L'ampleur du mécontentement a pris par surprise les législateurs des deux partis majoritaires, qui ont soutenu l'amendement.
Le président du Sénat, Roberto Acevedo, a appelé les législateurs à retirer cet amendement pour "ramener le calme et la tranquillité", selon le quotidien Ultima Hora.