Dernière mise à jour à 08h47 le 22/05
Le président brésilien Michel Temer a demandé samedi à la Cour suprême d'abandonner l'enquête ouverte à son encontre, affirmant que l'enregistrement audio l'impliquant dans une affaire de corruption avait été trafiqué.
M. Temer a tenu ces propos depuis le palais présidentiel, en réponse aux accusations portées à son encontre après que Joesley Batista, propriétaire du groupe alimentaire JBS, a remis aux autorités un enregistrement dans lequel on peut apparemment entendre M. Temer accepter de soudoyer l'ancien président de la Chambre des députes Eduardo Cunha en échange de son silence.
Cette conversation aurait eu lieu entre MM. Temer et Batista le 7 mars. Le juge Edson Fachin a ordonné jeudi l'ouverture d'une enquête sur le président.
"Cet enregistrement clandestin a été manipulé et trafiqué dans une intention clairement intéressée", a cependant rétorqué M. Temer. "Nous demandons donc aujourd'hui à la Cour suprême de suspendre son projet d'enquête jusqu'à ce que l'enregistrement ait été identifié plus précisément", a-t-il ajouté.
Le président a également attaqué M. Batista pour s'être rendu aux Etats-Unis juste avant ces révélations, l'accusant d'avoir vendu ses actions auprès de JBS en prévision du scandale, sachant qu'elles allaient chuter dès le début des révélations.
"Je n'ai jamais acheté le silence de personne, et je n'ai pas fait obstruction à la justice. Ce qui a été remis à la Cour est un faux témoignage", a-t-il déclaré.
Jeudi, après les premières révélations, M. Temer a prononcé un discours plein de détermination, et a refusé de démissionner, soutenant qu'il n'avait rien fait de mal et que son gouvernement avait sauvé l'économie brésilienne.