Dernière mise à jour à 08h47 le 22/05
Le parquet national financier de France a ouvert en octobre 2016 une enquête sur des soupçons de corruption autour d'une commande de cinq sous-marins passée à la France par le Brésil fin 2008, pour 6,7 milliards d'euros, a rapporté dimanche la presse locale.
L'information révélée par le quotidien Le Parisien samedi soir a été confirmé dimanche par plusieurs médias françaises, dont le quotidien Le Monde et la radio France Info.
Remporté en 2009 par la DCNS, ancienne direction des constructions navales, groupe dont l'Etat français est le principal actionnaire, ce mega-contrat a été signé sous le mandat de l'ancien président français Nicolas Sarkozy et de son homologue brésilien Lula, portant sur la fourniture de cinq sous-marins au Brésil dont un à propulsion nucléaire, un transfert de compétence et la construction d'un chantier naval et d'une base militaire, avait révélé Le Parisien sur son site Internet, indiquant que ce contrat "pourrait avoir donné lieu à des pots de vin".
L'enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier vise des faits de "corruption d'agents étrangers", selon Le Parisien.
"Les magistrats français se demandent si des pots-de-vin n'ont pas été versés pour décrocher ce marché", ajoute la même source, rappelant qu'Eliane Houlette, le procureur national financier de France, s'est rendue la semaine dernière au Brésil, en compagnie de l'un de ses adjoints et du patron de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), pour échanger avec ses homologues brésiliens.
Le procureur général du Brésil, Rodrigo Jano, avait évoqué dans un communiqué de presse diffusé le 9 mai dernier la possibilité de mener des enquêtes conjointes sur des "cas concrets" de corruption "intéressant les deux pays."
Contacté par la presse locale, le constructeur naval français DCNS a pourtant affirmé qu'il n'avait "rien à voir avec l'affaire 'lava jato'" ('lavage express'), nom d'une enquête anticorruption en cours au Brésil.
Le mega contrat a été signé dans le cadre d'un programme de défense brésilien, baptisé Prosub, visant à assurer la protection des côtes brésiliennes et de ses gisements de pétrole en eau profonde.