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Un haut dignitaire du Vatican accusé d'abus sexuels sur des enfants

le Quotidien du Peuple en ligne | 30.06.2017 08h33

Le cardinal George Pell, l'un des principaux conseillers du pape François, responsable des finances et numéro 3 du Vatican, a pris un congé jeudi pour répondre aux multiples accusations criminelles dans son pays d'origine, l'Australie, qui prétend qu'il a commis des agressions sexuelles il y a plusieurs années. Monseigneur Pell est apparu devant des journalistes au bureau de presse du Vatican pour nier violemment les accusations, dénonçant ce qu'il a appelé un « assassinat implacable » dans les médias et annoncer qu'il reviendrait en Australie pour laver son honneur. « Je répète que je suis innocent de ces accusations. Elles sont fausses. Toute idée d'abus sexuel m'est intolérable », a déclaré le prélat.

De son côté, le Vatican a annoncé que le congé prend effet immédiatement et que George Pell ne participera à aucun événement liturgique public dans le cadre de ses fonctions. Monseigneur Pell a dit qu'il avait l'intention de retourner à Rome pour reprendre son travail en tant que préfet du Ministère de l'économie du Vatican. Âgé de 76 ans, George Pell est le plus haut fonctionnaire du Vatican jamais accusé dans les scandales de sévices sexuels qui affectent l'église depuis longtemps, et ce développement constitue d'ailleurs un obstacle majeur et immédiat pour le Souverain pontife dans ses travaux de réforme du Vatican. C'est jeudi 29 juin que la commissaire adjointe de la police de l’État de Victoria, Shane Patton, a annoncé les accusations, disant que la police avait demandé à monseigneur Pell de comparaître devant les tribunaux pour faire face à plusieurs chefs d'accusation d'infractions d'« agressions sexuelles historiques », ce qui signifie des infractions qui se sont produites il y a « quelque temps ». Mme Patton a précisé qu'il y avait plusieurs plaignants contre George Pell, mais n'a donné aucun autre détail sur les allégations pesant contre le cardinal.

Le prélat a été condamné à comparaître devant la Cour des magistrats de Melbourne le 18 juillet. Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a pour sa part annoncé que le Saint-Siège avait appris avec « regret » les accusations et que le travail du bureau de monseigneur Pell continuerait en son absence, mais seulement ses affaires « ordinaires ». Dans un communiqué qu'il a lu aux journalistes assis à côté de George Pell, Greg Burke a déclaré que le Vatican respectait le système judiciaire australien, mais a rappelé que le cardinal avait « condamné ouvertement et à plusieurs reprises les actes d'abus sexuels immoraux et intolérables » contre les mineurs, notant que monseigneur Pell avait coopéré avec l'enquête de la Commission royale d'Australie sur les abus sexuels et, en tant qu'évêque en Australie, il avait travaillé pour protéger les enfants et indemniser les victimes. « Le Saint-Père, qui a apprécié l'honnêteté du cardinal Pell pendant ses trois années de travail à la Curie romaine, lui est reconnaissant pour sa collaboration », a ajouté M. Burke.

Les accusations ont été annoncées mercredi alors que se déroulait une grande fête catholique, lorsque de nombreux cardinaux venus du monde entier étaient déjà à Rome pour une cérémonie de nomination de cinq nouveaux cardinaux. Lorsque le cardinal Pell a parlé aux journalistes, des préparatifs étaient en cours sur la Place Saint-Pierre pour une grande messe qu'il devait co-célébrer, mais il y a renoncé après la révélation des accusations. Pendant des années, monseigneur Pell a fait face à des allégations de mauvaise gestion des cas d'abus sexuels par le clergé lorsqu'il était archevêque de Melbourne et, plus tard, à Sydney. Mais plus récemment, il s'est lui-même retrouvé au cœur d'une enquête pour abus sexuels du clergé, qui a amené des détectives de Victoria à se rendre au Vatican l'année dernière pour interroger le cardinal. On ne sait pas clairement quelles allégations ont rapporté les accusations annoncées jeudi, mais on sait néanmoins que deux hommes, aujourd'hui âgés d'une quarantaine d'années, avaient précédemment affirmé que George Pell se serait livré à des attouchements inappropriés dans une piscine à la fin des années 1970, alors qu'il n'était encore que prêtre principal à Melbourne.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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