Dernière mise à jour à 08h53 le 12/07
L'Irak doit maintenant relever toute une série de défis en matière de droits de l'Homme qui pourraient déboucher sur d'autres violences et souffrances pour les civils après la libération de Mossoul des mains du groupe Etat islamique (EI), a averti mardi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein dans un communiqué.
Le Haut-Commissaire a avoué que la reprise de Mossoul par les forces gouvernementales irakiennes appuyées par les partenaires de la coalition internationale marque un tournant dans le conflit, ajoutant cependant que les combattants de l'EI peuvent "continuer à tuer et à terroriser par des attentats à la bombe et des enlèvements, et la population reste soumise à des horreurs et souffrances quotidiennes dans les zones encore sous leur contrôle, comme Tal Afar ou Hawijah".
Les informations recueillies par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) suggèrent fortement que l'EI pourrait s'être rendu coupable de crimes internationaux tout au long des trois années pendant lesquelles il contrôlait non seulement Mossoul, mais aussi une grande partie du territoire irakien, a-t-il souligné.
Néanmoin, il s'est exprimé préoccupé d'entendre que "des menaces de punition collective, y compris d'expulsions illégales forcées", ont été proférées contre les familles dont certains membres sont soupçonnés d'affiliation à l'EI.
"Ces actes de vengeance sont contre-productifs et nuisent à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale", a-t-il martelé.
Il a appelé le gouvernement irakien à restaurer l'état de droit et l'ordre civil et garantir que les droits de l'Homme et les besoins fondamentaux des civils vivant dans les zones reprises soient respectés. Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a annoncé dimanche la victoire des forces armées du pays sur l'EI au terme de 266 jours de combats contre l'EI, qui avait contrôlé la ville pendant trois années.