Dernière mise à jour à 08h52 le 09/08
Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a atteint une vraie dynamique en matière de coopération et de croissance, voyant son influence s'accroître au niveau régional et international, estime l'universitaire indien Srikanth Kondapalli.
"Au fil des huit derniers sommets, les BRICS ont connu une réelle dynamique dans les relations internationales", souligne ce professeur au Centre d'études sur l'Asie de l'Est à l'Université Jawaharlal Nehru de New Delhi.
Ce bloc "a défendu le dialogue et la résolution pacifique des différends, tout en levant les obstacles au commerce et aux investissements", a-t-il confié lors d'une interview accordée récemment à Xinhua.
En s'intégrant davantage dans l'économie globale, ces cinq économies émergentes ont prôné un certain équilibre dans les relations avec des pays occidentaux et des institutions telles que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, ou des normes universellement acceptées", a-t-il ajouté en soulignant qu'elles "essaient de protéger les intérêts des pays en développement".
La stabilité macroéconomique, l'efficacité des institutions et l'ouverture font partie des facteurs qui permettent aux BRICS d'attirer l'attention du monde et de jouer un rôle plus large dans la gouvernance mondiale et la croissance, d'après cet expert.
Le mécanisme des BRICS a réussi à accroître en son sein la coopération dans plusieurs domaines tels que le commerce et les investissements, avec en plus des efforts conjoints envisagés pour lutter contre le terrorisme et le changement climatique.
L'expert indien a cité la Nouvelle banque de développement des BRICS (NBD-BRICS), lancée en 2015 avec un accent mis sur les projets d'infrastructures et de développement durable, comme un élément crucial pour accroître le flux des investissements entre les pays des BRICS, permettant aussi de réduire leur dépendance financière aux prêteurs internationaux.
Selon M. Kondapalli, la création d'une agence de notation des BRICS, un sujet probablement proposé lors du prochain sommet des BRICS prévu début septembre à Xiamen, une ville du sud-est de la Chine, pourra favoriser la croissance économique des pays du bloc.
Rappelant que le flux des investissements est partiellement conditionné par l'évaluation des agences de notation, il a noté que les trois principales agences de notion d'influence mondiale, Standard & Poor's, Fitch et Moody's, "ont dégradé ces derniers temps la note de plusieurs économies des pays des BRICS. Ceci a affecté les flux d'investissements et la confiance des milieux d'affaires".
Par ailleurs, le bloc a apporté une contribution croissante à la gouvernance mondiale, selon l'expert, ajoutant que "celui-ci s'est efforcé de façonner le discours sur les structures de gouvernance mondiale".
"A la demande des pays des BRICS, plusieurs de ces structures connaissent une réforme progressive", a-t-il déclaré.
Par exemple, "les BRICS ont été de grands critiques des droits de vote au FMI et à la Banque mondiale. Suite aux efforts de réorganisation en 2010, les droits de vote de la Chine et de l'Inde ont augmenté en 2015 au sein du FMI, même si c'est de façon marginale".
"Il existe également la pression collective que les pays des BRICS exercent sur le G20, l'OMC et d'autres mécanismes par leur opposition aux tendances protectionnistes en matière de commerce", a ajouté le spécialiste indien.