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Terrorisme, Syrie, Europe : Macron indique la voie à suivre aux diplomates français

Xinhua | 31.08.2017 09h15

Le président français Emmanuel Macron a décliné mardi devant les ambassadeurs de France les grands axes de sa politique étrangère, avec la lutte contre le terrorisme "islamiste" demeurant sa priorité.

Pour M. Macron, la sécurité des Français est la raison d'être de la diplomatie française. "Nos concitoyens attendent de l'Etat qu'il garantisse leur sécurité. Cette exigence est profonde et viscérale et nous devons y répondre sans faiblir", a-t-il indiqué.

Assurer la sécurité des Français fait ainsi de la lutte contre le terrorisme islamiste la "première priorité de notre politique étrangère", a ajouté le chef de l'Etat français, tout en précisant qu'il parlait bien de terrorisme "islamiste".

"J'assume parfaitement l'emploi de cet adjectif, car rien ne serait plus absurde que de nier le lien entre les actes terroristes que nous vivons et une lecture à la fois fondamentaliste et politique d'un certain Islam", a-t-il commenté.

Emmanuel Macron a rappelé que dans cette lutte contre le terrorisme, la France concentre ses efforts dans les deux grandes zones que sont la Syrie et l'Irak d'un côté, la Libye et le Sahel de l'autre. Car dès son expansion au Moyen-Orient, Daech (Etat islamique) a commencé à s'attaquer aux intérêts et au peuple français.

Le retour à la stabilité en Irak et en Syrie devient ainsi une "priorité vitale" pour la France. C'est pourquoi "nous devons contribuer à enclencher en Irak et surtout en Syrie une transition politique inclusive où les populations seront représentées et nous investir dans la reconstruction de ces deux pays", a déclaré le président français.

La Libye et le Sahel sont également d'autres foyers d'instabilité, notamment une Libye devenue un refuge pour terroristes. Là également, le président français prône la négociation entre protagonistes libyens pour un retour de la paix afin de pouvoir lutter efficacement contre le terrorisme.

"J'ai décidé en juillet de réunir les deux protagonistes de la crise, le Premier ministre (Fayez Sarraj) et le chef de l'Armée nationale libyenne (Khalifa Haftar). Cette rencontre a permis de faire avancer la réconciliation entre Libyens sous l'égide des Nations Unies", a-t-il indiqué, tout en précisant que cette réconciliation avait vocation à être "plus inclusive, une étape indispensable au processus politique qui seul permettra d'éradiquer les terroristes".

Au Sahel, Emmanuel Macron a salué la décision de son prédécesseur François Hollande d'engager les militaires français dans cette zone contre le terrorisme. Mais l'engagement militaire ne suffit pas, il faut un travail politique en profondeur, a-t-il dit. "C'est pourquoi il faut en faire plus sur la mise en œuvre de l'Accord de paix d'Alger en ce qui concerne la situation interne au Mali, mais il faut aussi en faire davantage sur le volet du développement".

Toujours sur l'Afrique, le président français a annoncé, concernant la crise des migrants, la mise en place d'un "plan européen global et cohérent", ainsi que la création d'un "axe intégré entre Afrique, Méditerranée et Europe". Selon lui, l'Afrique est un continent d'avenir qu'on ne peut laisser seul.

Aux ambassadeurs de France, Emmanuel Macron a dit avoir choisi la voie d'une France reprenant son rang en Europe, répondant aux défis du monde actuel et faisant entendre clairement son point de vue.

"C'est cette voie que les Français ont choisie (...) Ne nous y trompons pas : le monde a les yeux rivés sur la France. La transformation que nous avons engagée est une condition centrale, j'en ai la conviction, de la transformation de l'Europe tournée vers l'avenir", a-t-il expliqué, tout en soulignant que cette transformation autour d'une vision partagée était la condition d'un nouvel ordre mondial plus stable.

Selon lui, l'ordre mondial est aujourd'hui bouleversé par une mondialisation devenue ultra-libérale et l'hyperpuissance d'un seul Etat. "Nous avons aujourd'hui le devoir de fonder un ordre collectif, stable et juste, avec nos alliés et tous nos partenaires", a indiqué Emmanuel Macron.

Pour y parvenir, la diplomatie de la France doit s'articuler autour de trois axes forts : "notre sécurité qui se conjugue avec la stabilité du monde, notre indépendance qui impose de revisiter les termes de la souveraineté, y compris européenne, et notre influence qui va avec la défense des biens communs universels", a dit le président français.

Il a ainsi invité les diplomates français à porter à travers le monde le message d'une France "plus forte, plus unie, plus ouverte, désireuse partout où elle le pourra de porter le flambeau de l'action multilatérale, du dialogue politique et de la résolution de crises".

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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