Dernière mise à jour à 08h59 le 30/08
A l'occasion du premier discours de son quinquennat devant la réunion annuelle des ambassadeurs de France à l'étranger, le président Emmanuel Macron a détaillé mardi à l'Elysée les axes de sa politique internationale, notamment en matière d'économie et d'environnement.
Sur le plan national, les moyens alloués à la diplomatie française seront maintenus mais pas augmentés pour 2018. "L'outil diplomatique a connu une érosion constante de ses crédits. Je veillerai à ce que vous ayez les moyens de faire votre travail, financer des programmes de rayonnement culturel, d'aide humanitaire et d'aide au développement : l'année 2018 sera celle de la stabilisation budgétaire", a-t-il indiqué.
Cet effort doit aussi s'accompagner "d'un changement de méthode", selon le président français qui a demandé au corps diplomatique de travailler "en étroite symbiose" avec tous les autres acteurs : "armées, collectivités territoriales, le secteur privé et les organisations non gouvernementales".
M. Macron a ensuite insisté sur le rôle des ambassadeurs dans le développement économique de la France à l'étranger. "La diplomatie économique est une priorité du réseau diplomatique français, avec notamment un soutien aux PME françaises et je vous demande de continuer à attirer des investisseurs étrangers en proposant de nouveaux dispositifs (...) et en adaptant les mécanismes tels que la délivrance des visas", a-t-il déclaré.
Il a souligné l'importance d'un déploiement conjoint à ces efforts économiques "de l'excellence universitaire française", les réseaux éducatifs français jouant un rôle prépondérant dans l'influence de la France à l'étranger.
Le rôle de l'Union européenne dans le marché mondial doit absolument être défendu, selon Emmanuel Macron pour qui "le lieu de la souveraineté de la puissance française est l'Europe".
"J'ai présenté avec la chancelière allemande (Angela Merkel) un agenda de protection, qui est le cœur même d'une souveraineté européenne, articulé autour de quatre axes : protection des travailleurs, dont la révision du travail détaché; réforme du droit d'asile; définition d'une politique commerciale et création d'outils de contrôle des investissements extérieurs dans un souci de réciprocité et, enfin, le développement d'une Europe de la défense", a-t-il expliqué.
Evoquant le Brexit qui, selon lui, est le résultat d'un long immobilisme des responsables européens, Emmanuel Macron a estimé qu'il fallait "penser une Europe à plusieurs formats" et "respecter les pays qui veulent avancer moins vite ou moins loin".
"Nous devons sortir du cadre d'une Union à 27 ou rien, à 19 ou rien. Nous avons construit une 'statique de l'ennui'. Le marché unique, ce n'est pas seulement des marchés ouverts les uns aux autres, c'est surtout de la réciprocité", a-t-il déclaré.
"L'Europe doit savoir s'imposer au reste du monde et non se refermer sur elle-même : elle doit être une Europe ambitieuse qui protège le marché du travail et qui assure la réciprocité de l'ouverture commerciale", a également affirmé Emmanuel Macron, précisant que l'UE devait "aller vers le mouvement".
Autre grand axe de la politique internationale française voulue par le chef de l'Etat, la lutte contre le réchauffement climatique. Il a annoncé que la France organiserait le 12 décembre prochain un sommet international, deux ans exactement après la signature de l'Accord de Paris, pour "faire un point d'étape sur son avancée et mobiliser les financements indispensables" à sa mise en oeuvre.
Emmanuel Macron a indiqué que la Chine était "un partenaire indispensable", compte tenu "de la décision récente des Etats-Unis" de se retirer de l'Accord et a également évoqué le rôle de l'Inde où il effectuera un voyage officiel fin 2017. Il a également fait savoir qu'il plaiderait fin septembre devant l'ONU pour l'adoption d'un "pacte mondial sur l'environnement".