Les États-Unis évacuent leur personnel diplomatique de Cuba après des « attaques acoustiques »

Le Département d'État américain est en train d'évacuer toutes les familles d'employés et le personnel non essentiel de Cuba, après une série d'attaques acoustiques mystérieuses contre des diplomates, ont annoncé deux responsables américains. L'ambassade américaine continuera à fonctionner avec un personnel réduit de 60%. Les responsables ont précisé que les États-Unis cesseraient également de délivrer des visas à Cuba dès à présent en raison de la réduction du personnel, mais la décision n'est pas qualifiée de mesure de représailles. Il y aura toujours des fonctionnaires consulaires dans l'ambassade pour aider les citoyens américains à Cuba.

Le Département d'Etat a également émis un avertissement aux voyageurs, exhortant les Américains à ne pas se rendre à Cuba car ils pourraient aussi être menacés, car certaines des attaques contre des diplomates ont eu lieu dans des hôtels où les Américains demeurent, a déclaré vendredi un haut responsable du Département d'Etat aux journalistes. D'après un haut fonctionnaire américain, les États-Unis pourraient demander à Cuba de retirer une partie de leur personnel à Washington pour exprimer le mécontentement américain sur le problème, mais aucune décision n'a été prise.

La décision a été prise après un examen exhaustif de la sécurité des diplomates américains à La Havane et des discussions avec le gouvernement cubain, qui a violemment démenti toute participation dans ces attaques. Lors d'une rencontre avec le secrétaire d'État américain Rex Tillerson le 26 septembre, le Ministre cubain des affaires étrangères, Bruno Rodríguez, a nié que Cuba soit impliqué dans des attaques contre des diplomates et a déclaré que les États-Unis politisaient les incidents. Il a ajouté que son gouvernement continuerait de travailler avec les autorités américaines pour enquêter sur les attaques.

Ce retrait des diplomates est un échec pour les relations américano-cubaines suite au « nouveau départ » annoncé par l'ancien Président Barack Obama lorsqu'il a accepté de rétablir les relations diplomatiques complètes et d'essayer de faire oublier des décennies de tensions et de méfiance dues à la Guerre froide. Il arrive également à un moment crucial alors que Raul Castro se prépare à démissionner de son poste de Président en février prochain et que Washington a besoin d'yeux et d'oreilles sur le terrain.