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Prix Nobel de la paix pour la campagne contre les armes nucléaires

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.10.2017 10h13

La Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires s'est vue décerner le 6 octobre le Prix Nobel de la paix, un témoignage fort en faveur d'un effort venu de la base et qui vise à faire pression sur les puissances nucléaires du monde pour qu'elles abandonnent ces armes capables de détruire la planète. Le comité du Prix Nobel a cité l'ICAN, une petite organisation basée à Genève pour son travail qui a abouti au Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, adopté en juillet aux Nations Unies. Le groupe « a été une force motrice pour inciter les nations du monde à s'engager à coopérer ... dans les efforts visant à stigmatiser, interdire et éliminer les armes nucléaires », a déclaré dans un communiqué Berit Reiss-Andersen, la présidente du Comité Nobel norvégien.

Plus de 120 pays ont approuvé le traité en dépit de l'opposition des pays dotés d'armes nucléaires et de leurs alliés. Dans un communiqué diffusé après l'annonce du Prix Nobel, les États-Unis ont réitéré leur position, selon laquelle le traité « n'entraînera pas l'élimination d'une seule arme nucléaire ». Le traité exige que tous les pays qui le ratifient « ne soient jamais en mesure de développer, tester, produire, fabriquer, acquérir, posséder ou stocker des armes nucléaires ou d'autres dispositifs nucléaires explosifs ». Il interdit également tout transfert ou utilisation d'armes nucléaires ou d'engins explosifs nucléaires - et la menace d'utiliser de telles armes.

Les puissances nucléaires s'opposent à ce texte, qui va bien au-delà des accords existants en matière de non-prolifération, arguant qu'ils devraient être les seuls à disposer de ces armes pour soutenir la stabilité dans le monde. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont ainsi déclaré que l'interdiction ne fonctionnerait pas et finirait par désarmer leurs nations tout en encourageant ce que l'ambassadeur américain Nikki Haley a appelé « de mauvais acteurs ». Ils suggèrent plutôt de renforcer le traité de non-prolifération, qui a permis, selon eux, une forte baisse des arsenaux atomiques.

L'ICAN, une coalition de 468 groupes non-gouvernementaux de plus de 100 pays, affirme que cet argument est obsolète. « Ce prix est vraiment un hommage aux efforts infatigables de plusieurs millions de militants et de citoyens concernés à travers le monde qui, depuis l'aube de l'ère atomique, ont protesté à haute voix contre les armes nucléaires, insistant sur le fait qu'elles ne peuvent servir à aucun but légitime et doivent être éternellement bannies de la surface de notre Terre », a dit la directrice générale de l'ICAN, Beatrice Fihn. L'ICAN a ses racines en Australie, mais a été officiellement lancée à Vienne en 2007, inspirée en grande partie par un autre groupe récompensé par le Prix Nobel de la paix, la Campagne internationale pour l'interdiction des mines terrestres.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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