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Les Etats-Unis et l'UE divergent sur le destin de l'accord sur le nucléaire iranien

Xinhua | 21.10.2017 10h03

Les dirigeants de l'Union européenne ont déclaré jeudi qu'ils entendaient réaffirmer leur attachement à l'accord sur le nucléaire iranien, en dépit du refus du président américain Donald Trump de valider à nouveau cet accord. L'Iran a déclaré qu'il allait annuler l'accord si Washington le dénonçait. L'avenir de cet accord international demeure donc incertain, ont confié des experts à Xinhua.

Des médias européens ont indiqué jeudi que les dirigeants de l'UE allaient réaffirmer leur attachement à cet accord signé à Vienne en juillet 2015 entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne).

Cet engagement des Vingt-Huit est en net contraste avec la position du président Trump à cet égard. En effet, au début du mois, ce dernier n'a pas voulu "certifier" que Téhéran applique les règles stipulées par l'accord, affirmant au contraire que la République islamique ne les respectait pas.

Le Congrès a désormais 60 jours pour décider s'il faut rétablir ou non les sanctions contre l'Iran, levées en vertu de l'accord de 2015.

La démarche de M. Trump à la fois de ne pas dénoncer cet accord et de ne pas le préserver laisse à penser qu'il existe une chance de le conserver intact. Mais son destin reste toujours incertain et certains croient que celui-ci risquera de s'effondrer.

"L'accord nucléaire risque de devenir lettre morte", met en garde dans un entretien à Xinhua le chercheur Jim Phillips, spécialiste du Moyen-Orient au think tank Heritage Foundation. "L'administration Obama a trop promis, mais en a très peu fait", dit-il à propos de l'administration précédente, qui a négocié cet accord.

"Les démocrates au Sénat ont alors bloqué tout débat sur les mérites de l'accord et le vote d'une résolution de désapprobation, malgré le fait que 58 des 100 sénateurs s'y soient opposés", rappelle le chercheur.

D'après M. Phillips, les perspectives dans ce dossier demeurent sombres.

"Le Congrès est susceptible d'imposer de nouveau des sanctions, mais si ce n'est pas le cas, le président Trump est susceptible d'abroger lui-même l'accord nucléaire", observe-t-il.

L'accord conclu à Vienne à l'issue d'une décennie de négociations a permis à l'Iran de limiter ses ambitions nucléaires en échange de l'assouplissement des sanctions le visant.

Néanmoins, d'autres experts qui n'entrevoient pas forcément un effondrement de cet accord admettent qu'il y a beaucoup d'incertitudes à l'horizon.

"L'accord signé avec l'Iran subit beaucoup de pressions en ce moment, mais on ne sait pas vraiment comment M. Trump va gérer cette question puisqu'il en a laissé la responsabilité au Congrès", confie à Xinhua Darrell West, chercheur à la Brookings Institution.

Les élus "pourraient chercher à imposer de nouvelles conditions, qui seraient problématiques tant pour l'UE que pour l'Iran, ou alors ils peuvent se montrer incapables de se mettre d'accord sur cette question, ce qui pourrait se terminer par le maintien du statu quo", analyse M. West.

"Pour l'heure, il semble qu'il va y avoir beaucoup d'incertitude pendant quelques mois", avoue-t-il.

Entre temps, la guerre verbale a repris mercredi entre la Maison Blanche et l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de l'Iran, dénonçant le "langage ordurier" de M. Trump et l'accusant de "jouer à l'idiot".

Des experts pensent qu'il pourrait s'agir d'une première salve dans une nouvelle guerre verbale avec M. Trump, connu pour ses remarques impétueuses, spontanées, en particulier via le réseau social Twitter.

Pour Jim Phillips, "les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran augmentent, indépendamment de ce qui se passe avec l'accord nucléaire".

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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