Dernière mise à jour à 10h15 le 23/12
Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré vendredi qu'il ne discuterait pas avec le dirigeant catalan en exil, Carles Puigdemont, au lendemain de la publication des résultats des élections régionales en Catalogne jeudi.
Ces élections ont accordé le plus grand nombre de voix et de sièges au parti de centre-droit Ciudadanos, dirigé par Ines Arrimadas.
Toutefois, ce parti n'a obtenu que 37 sièges sur les 135 que compte l'Assemblée catalane, un chiffre bien loin de la majorité absolue de 68 sièges, et qui ne lui permet pas de former une coalition de gouvernement même avec le Parti socialiste espagnol et le Parti populaire (PP) de M. Rajoy.
Les Socialistes ont obtenu 18 sièges et le PP trois seulement, ce qui donne aux partis soutenant la Constitution un total de 58 sièges seulement. De son côté, le parti Junts per Catalonia (Ensemble pour la Catalogne) de M. Puigdemont a remporté 34 sièges et le parti Esquerra Republicana (Gauche républicaine de Catalogne, ERC), dont le dirigeant Oriol Junqueras est actuellement en prison, en a obtenu 32.
Si ces deux partis séparatistes parviennent à s'accorder, ils seront en mesure de former un gouvernement pour peu que le parti séparatiste radical Candidatures d'unité populaire (CUP), qui a obtenu quatre sièges, les soutienne ou s'abstienne du gouvernement.
Toutefois, après avoir félicité les électeurs pour le déroulement sans incident de cette élection, M. Rajoy a exclu toute possibilité de discussion avec M. Puigdemont, déclarant que la personne "avec laquelle (il doit) discuter est (Mme) Arrimadas. Quant à M. Puigdemont, actuellement en exil en Belgique avec un mandat d'arrêt espagnol à son nom, il a déclaré qu'il ne lui parlerait que quand "il sera dans la situation voulue pour me parler".
M. Rajoy a également estimé que ces élections démontraient que la Catalogne est une région "plurielle" et que "personne ne peut parler au nom de la Catalogne". Le nouveau gouvernement catalan quel qu'il soit devra respecter la loi et la Constitution espagnole, a-t-il ajouté, précisant qu'il lèverait alors l'article 155 de la Constitution espagnole, qui suspend l'autonomie de la Catalogne jusqu'à ce qu'elle ait un nouveau gouvernement.