Dernière mise à jour à 09h06 le 16/01
Le président français Emmanuel Macron a annoncé lundi avoir demandé "un plan pénitentiaire global" d'ici février, en réponse à des opérations de blocage menées depuis la matinée par des organisations syndicales devant plusieurs prisons pour protester contre leurs conditions de travail.
Les manifestations des surveillants des prisons font suite à l'agression jeudi dernier de trois surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) par un détenu radicalisé.
M. Macron a affirmé que la prison en France devrait être "profondément modernisée, transformée", estimant que "le taux d'occupation dans les prisons, les matelas au sol, les conditions de travail des personnels pénitentiaires" étaient "indignes".
Dans son programme de campagne présidentielle lancé l'année dernière, M. Macron avait promis la création de 15.000 places de prison supplémentaires.
Mais ce lundi, il s'est exprimé favorable à une instauration "massive" d'autres formes de peines que l'incarcération, comme le port du bracelet électronique ou les travaux d'intérêts généraux.
Selon M. Macron, la prison ne doit pas être "la réponse quasi-systématique pour les peines à un certain niveau".
Il a déclaré qu'il fallait "qu'une peine prononcée soit effectuée", indiquant qu'il n'était "plus possible" que le juge "prononce des peines d'emprisonnement qui non seulement ne seront pas exécutées dans des délais décents, mais transmuées en une autre peine".
A l'appel des syndicats UFAP-UNSA Justice, CGT-Pénitentiaire et FO-Pénitentiaire, près des deux tiers des 188 prisons françaises étaient perturbées lundi, selon un bilan de l'administration pénitentiaire.
L'accès à la prison de Vendin-le-Vieil était bloqué par une centaine de surveillants demandant la démission du directeur de la prison, qui l'a annoncée en fin de matinée.
Le détenu qui avait commis l'agression a été présenté lundi à un juge antiterroriste et pourrait être mis en examen pour "tentative d'assassinat", selon plusieurs médias français.