Dernière mise à jour à 11h55 le 10/03
L'annonce a fait l'effet d'une bombe : le président américain Donald Trump a accepté de rencontrer Kim Jong Un, dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), à l'invitation de ce dernier, et Pyongyang suspendra ses essais nucléaires et ses tirs d'essai de missiles balistiques.
Malgré le rapprochement entre Pyongyang et Séoul opéré à l'occasion des récents Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, une rencontre entre les dirigeants des Etats-Unis et de la RPDC semblait jusqu'ici peu probable dans un avenir proche, tant les relations entre les représentants américains et la RPDC ont été glaciales lors des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux.
Le refus de Pyongyang de toute condition préalable à un éventuel dialogue direct avec Washington laissait croire qu'un dialogue entre la RPDC et les Etats-Unis, s'il devait se produire, n'aurait pas lieu de sitôt.
La prochaine rencontre annoncée entre MM. Trump et Kim est donc une formidable percée pour cause de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et mérite d'être applaudie, d'autant plus que les deux parties semblaient enlisées dans un cercle vicieux d'échanges de menaces qui avait l'année dernière laissé planer le spectre d'un conflit à l'arme nucléaire dans la région.
Cependant, l'histoire nous enseigne qu'à chaque fois qu'une avancée positive s'est produite, des perturbations ont menacé la poursuite d'une solution pacifique.
Les deux parties au cœur de ce dossier, Washington et Pyongyang, doivent prendre des mesures concrètes pour faire de ce dialogue une réalité et un succès afin de résoudre dans les meilleurs délais la crise du nucléaire dans la péninsule coréenne, avec les efforts conjoints des autres parties concernées.
Elles doivent tout au moins mettre de côté leur animosité et leur méfiance réciproques, s'abstenir de provocations susceptibles de faire avorter le dialogue convenu, et être prêtes à faire des compromis audacieux.
L'actuelle détente entre Pyongyang et Séoul s'explique aisément. Outre la volonté politique des deux parties, elle est également nourrie par des facteurs tels que la suspension par Pyongyang de ses activités nucléaires et de missiles et la suspension des manœuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud au cours des Jeux olympiques d'hiver.
Pour maintenir cet élan, les parties devraient tenir compte de la proposition de la Chine, qui a suggéré que la RPDC suspende ses activités nucléaires et de missiles en échange de la suspension des exercices militaires conjoints de grande envergure de la Corée du Sud et des Etats-Unis. Beijing prône également une approche double qui consiste à dénucléariser la péninsule coréenne tout en établissant un mécanisme de paix.
"Nous sommes à un moment crucial qui permettra de voir si toutes les parties souhaitent sincèrement régler cette question", a souligné le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi. "Nous devons saisir cette opportunité", a-t-il déclaré.
La Chine, en tant que partie clé du dossier nucléaire de la péninsule coréenne, continuera comme toujours à déployer des efforts incessants en faveur de la dénucléarisation et d'une paix durable sur le péninsule.