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Une frégate française survolée par un avion russe armé en Méditerranée

le Quotidien du Peuple en ligne | 11.04.2018 08h46

La frégate française Aquitaine, déployée en Méditerranée orientale dans le cadre de l'opération Chammal, a vu le week-end dernier le passage à basse altitude d'au moins un avion russe affichant une posture « agressive », selon le terme entendu par le magazine français Le Point. Mais ce qui n'a pas manqué d'attirer l'attention et d'inquiéter, c'est que ce survol a été caractérisé par deux éléments rares. Le premier est la proximité : l'avion s'est rapproché de très près du navire de guerre français. Si de telles visites russes ne sont pas rares à proximité des bâtiments français et des alliés des Etats-Unis, elles ont généralement lieu à une distance raisonnable, marquant ainsi une attitude clairement non ambiguë, sinon amicale.

Mais cette fois, selon l'article du Point, la « visite » de l'avion russe était clairement plus belliqueuse. Car le second élément significatif est que l'avion était, cette fois, entièrement armé, transformant, estime-t-il, l'incident en un message clair aux autorités françaises, et en particulier au Président Emmanuel. Macron, chef des forces armées. Qui plus est, le navire visé n'était pas n'importe lequel, puisque l'Aquitaine est un des joyaux de la marine française, équipé d'armes encore jamais utilisées de manière opérationnelle, les missiles de croisière MdCN, capables de frapper des cibles à plus de 1 000 kilomètres et pouvant éventuellement être utilisés dans des frappes contre le régime de Bachar al-Assad.

Le contexte dans lequel a eu lieu l'incident -une violation délibérée de la réglementation internationale selon la marine française- était également tout sauf du hasard, car comme il a été indiqué récemment, le Président français Emmanuel Macron et le Président américain Donald Trump ont convenu dans un appel téléphonique de travailler ensemble pour établir clairement la responsabilité d'une attaque chimique en Syrie après avoir déclaré que des armes chimiques avaient été utilisées dans l'est de la Ghouta le 7 avril, dans une attaque qui aurait fait plus de 60 morts et dont plusieurs pays occidentaux, notamment la France, attribuent la responsabilité au gouvernement syrien.

« Le vol a eu lieu il y a plusieurs jours », a déclaré une source navale française, sans en dire davantage, ajoutant que la France avait contacté les autorités russes à ce sujet, sans avoir obtenu de réponse pour l'heure. La France, les Etats-Unis et leurs alliés envisagent une réponse militaire coordonnée après avoir accusé le gouvernement syrien soutenu par la Russie d'être derrière le bombardement. De leur côté, Damas et Moscou ont fermement nié toute attaque chimique. 

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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