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Le président français justifie à la télévision l'intervention de la France en Syrie

Xinhua | 16.04.2018 09h23

"La France n'a pas déclaré la guerre au régime de Bachar el-Assad. Nous avons oeuvré pour que le droit international ne soit plus violé, ainsi que les résolutions de l'ONU", a déclaré dimanche soir le président française Emmanuel Macron, lors d'une interview télévisée diffusée en direct sur BFM-TV, RMC et Mediapart.

Interrogé sur les frappes en Syrie, effectuées samedi matin par Paris, Washington, et Londres, après l'utilisation présumée d'armes chimiques par l'armée syrienne à Douma, près de Damas, le président Macron a insisté que les frappes ont été réalisées par "trois membres du Conseil sécurité", dans un "cadre strict", "sans déclarer la guerre au régime de Bachar Al-Assad", et qu'il n'y a eu aucun "dommage à l'égard des Russes".

"Trois sites de production et de traitements d'armes chimiques ont été visés. Un site de manière conjointe avec les forces américaines et britanniques, un autre par les Américains, le troisième par les Français", a déclaré le chef de l'État français. "Nous avons réussi l'opération militaire. Les capacités d'armes chimiques ont été détruites. Il n'y a eu aucune victime", a-t-il affirmé.

"Cette décision a été prise, sur le principe, dès dimanche dernier, après les premières identifications d'armes chimiques dans la Ghouta orientale en Syrie. Elle est conforme aux engagements que nous avions pris. Nous avons obtenu par nos services et les services de nos alliés des preuves que des armes chimiques avaient été utilisées. Nous avons obtenu la preuve que ces armes pouvaient être attribuées au régime syrien. C'est ce qui nous a conduit à conduire cette intervention", a détaillé le chef de l'Etat français.

Edwy Plenel, figure du journalisme engagé dans l'Hexagone, a alors interpellé le président Macron, lui demandant si la France n'endossait pas ainsi le rôle de "gendarme du monde", prenant le risque d'accroître le désordre mondial.

Le président Macron a jugé que non, mettant en avant que la France menait d'abord une guerre contre Daech, rappelant l'implication des djihadistes basés en Syrie dans les attentats de 2015.

Il a poursuivi en estimant que l'ennemi de Bachar Al-Assad est "son propre peuple", et a jugé que la Syrie ne s'est pas conformée au droit international sur les armes chimiques.

Il a enfin justifié les bombardements sans accord à l'ONU à cause, selon lui, du "blocage constant des Russes" au Conseil de sécurité.

"Nous préparons une solution politique" en Syrie afin de "permettre une transition", a-t-il affirmé. "La France est le pays qui a été le plus actif sur le plan diplomatique et humanitaire ces derniers mois. Nous étions arrivés à un moment où cette frappe était indispensable pour donner de la crédibilité à notre communauté. Pour construire cette solution durable en Syrie, il faut discuter avec l'Iran, la Syrie, la Russie", a plaidé le président Macron, revendiquant sa "constance extrême" sur ce dossier.

"Nous avons réacquis de la crédibilité devant les Russes", a estimé Emmanuel Macron pour qui les frappes en Syrie ont permis de montrer la résolution française, et ont permis de "diviser les Turcs et les Russes".

Concernant l'initiative de paix, le président a dit son objectif de "mettre tout le monde autour de la table", et de créer une alternative aux groupes de négociations actuels.

L'interview prévue pour durer au moins deux heures dimanche soir, a été réalisée au Théâtre national de Chaillot, à Paris, par les journalistes Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, réputés pour leur pugnacité.

Jeudi, le président Macron avait déjà accordé un entretien d'une heure lors du JT de la mi-journée sur TF1, délocalisé pour l'occasion dans un un village normand.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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