France : le projet de loi asile et immigration adopté à l'Assemblée nationale

Après 60 heures de débat et près d'un millier d'amendements déposés, le projet de loi asile et immigration a été adopté dimanche soir à l'Assemblée nationale, ont annoncé lundi matin plusieurs médias français.

Au total, 228 députés ont voté pour, tandis que 139 se sont opposés au texte, principalement des députés d'extrême gauche et d'extrême droite, ainsi que des élus Les Républicains (LR), et que 24 se sont abstenus.

Les députés LR souhaitaient un texte plus dur, dénonçant une "petite loi", tandis que le Front national a critiqué une "loi d'organisation d'immigration supplémentaire". Les élus de gauche ainsi que certains élus MoDem et LREM, opposés au texte de loi, le trouvent au contraire "inhumain" et ont reproché au gouvernement une loi générant des "régressions" et faite pour contenter les élus LR et FN. Le député socialiste Olivier Faure a regretté le "tournant historique" après l'approbation par le FN de l'une des mesures les plus controversées du texte : la réduction de moitié du délai d'appel à 15 jours après rejet d'une demande d'asile.

Parmi les autres mesures vivement discutées lors des débats, figure le doublement de la durée maximale de rétention avant expulsion portée de 45 à 90 jours. Le délit de solidarité a par ailleurs été assoupli, exemptant les personnes qui aident des migrants.

De nombreux députés avaient demandé en vain un report du vote après le 9 mai, date de la fin des vacances parlementaires, espérant qu'il y aurait plus d'élus présents. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a justifié ce calendrier par "l'urgence" de la situation en Europe.