Frappes israéliennes massives sur des cibles iraniennes en Syrie après des tirs de missiles

Israël a annoncé avoir attaqué la quasi-totalité des infrastructures militaires iraniennes en Syrie le 10 mai après que les forces iraniennes aient tiré des roquettes sur le territoire occupé par les Israéliens pour la première fois dans le plus vaste échange militaire jamais vu entre les deux adversaires.

Ce sont aussi les frappes israéliennes en Syrie les plus importantes depuis le début de la guerre civile en 2011, au cours de laquelle des Iraniens, des milices chiites musulmanes alliées et des troupes russes se sont déployés pour soutenir le Président Bachar al-Assad. La confrontation a eu lieu deux jours après que les Etats-Unis aient annoncé leur retrait, avec l'insistance d'Israël, d'un accord nucléaire avec l'Iran.

Israël a détruit des dizaines de sites militaires iraniens en Syrie, ainsi que des unités antiaériennes syriennes qui ont tenté sans succès d'abattre des avions israéliens, a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus. Les médias syriens ont quant à eux souligné qu'Israël avait lancé des dizaines de missiles et frappé une station radar, des positions de défense aérienne syriennes et un dépôt de munitions, soulignant les risques d'une escalade plus importante impliquant l'Iran et ses alliés régionaux et précisant que l'attaque israélienne avait tué trois personnes et blessé deux autres. Un observateur de guerre basé en Grande-Bretagne, l'Observatoire syrien des droits de l'homme, estime quant à lui que les frappes avaient fait au moins 23 morts parmi les militaires, y compris des Syriens et des non-Syriens.

La Maison Blanche, dans un communiqué, a condamné les « attaques à la roquette provocatrices » de l'Iran depuis la Syrie, ajoutant qu'elle soutenait le droit d'Israël à se défendre. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que les frappes aériennes d'Israël étaient « appropriées » parce que l'Iran avait « franchi une ligne rouge ». Selon Israël, 20 roquettes iraniennes Grad et Fajr ont été abattues par son système de défense aérienne Iron Dome ou n'ont pas atteint les cibles dans les hauteurs du Golan occupées, territoire arraché à la Syrie lors de la guerre des six jours de 1967. C'est la Force Qods, une branche externe des Gardiens de la Révolution iraniens, qui a procédé au tir des fusées, a indiqué Israël. Il n'y a pas eu de commentaires immédiats de l'Iran.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que l'attaque israélienne indiquait « le début d'une nouvelle phase d'agression » contre la Syrie. La France a pour sa part exhorté l'Iran à s'abstenir de toute « provocation militaire » et l'a mis en garde contre « toutes les tentations d'hégémonie régionale ». La chancelière allemande Angela Merkel a condamné les attaques des forces iraniennes au cours de la nuit et a appelé l'Iran à contribuer à la désescalade des tensions dans la région. La Russie enfin, généralement favorable à Israël mais impliquée dans la guerre civile syrienne du même côté que l'Iran, a appelé les deux parties à faire preuve de retenue et à résoudre les différends par des moyens diplomatiques.