Dernière mise à jour à 08h33 le 28/08
Lors d'un discours à l'Elysée de près d'une heure et demie devant 250 ambassadeurs français, le président Emmanuel Macron a fixé lundi le cap diplomatique. Parmi les principaux thèmes abordés par le chef de l'Etat français : la sécurité dans l'Union européenne (UE), la réforme de l'Europe, la crise du multilatéralisme et les dossiers syrien et libyen.
"L'Europe ne peut plus remettre sa sécurité aux seuls Etats-Unis. C'est à nous aujourd'hui de prendre nos responsabilités et de garantir la sécurité et donc la souveraineté européenne", a déclaré lundi le président Macron dans un discours-fleuve. Il a annoncé qu'il présenterait "dans les prochains mois" un projet de renforcement de la sécurité en Europe et souhaitait le lancement d'une "réflexion exhaustive avec tous les partenaires de l'Europe et donc avec la Russie".
Alors que se profile déjà la campagne en vue des élections européennes de mai 2019 et que les partis populistes continuent à gagner du terrain sur le Vieux continent, le chef de l'Etat français a également insisté sur la réforme de l'UE.
Il a regretté "les divisions entre le Nord et le Sud sur l'économie, entre l'Est et l'Ouest sur la question migratoire" qui "fracturent l'Union européenne". Il a plaidé pour "une réforme des traités sur la base des consultations citoyennes en cours, des prochaines élections européennes et des réunions intergouvernementales sur le sujet" .
Dans son intervention, le président français a aussi largement abordé la crise du multilatéralisme en déplorant que le président américain "tourne le dos au multilatéralisme que nous avons construit ensemble". "Le dialogue avec Washington reste essentiel", a-t-il ajouté.
M. Macron a par ailleurs proposé une rencontre entre dirigeants américains, européens, chinois et japonais en novembre à Paris, dans le but d'oeuvrer à la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "Les règles du commerce mondial ne sont pas efficaces. Mais y répondre par l'unilatéralisme absolu et la guerre commerciale est la moins bonne des réponses", a-t-il dit.
Concernant le dossier syrien, il a évoqué la "menace" d'une "nouvelle crise humanitaire" dans la région d'Idlib. Il a estimé que "la solution durable à ce conflit est politique". "Il n'appartient pas à la France de désigner les futurs dirigeants de la Syrie, pas plus qu'à un autre pays, mais c'est notre devoir et notre intérêt de nous assurer que le peuple syrien sera bien en situation de le faire", a déclaré le chef de l'Etat français.
Au sujet de la crise politique libyenne, le président Macron a insisté sur sa volonté de "faire cheminer" l'accord de Paris, signé à l'Elysée en mai dernier, qui prévoit des élections le 10 décembre prochain. "Je crois très profondément à la restauration de la souveraineté libyenne et à l'unité du pays, c'est une composante essentielle de la stabilisation de la région", a-t-il déclaré, jugeant que "les prochains mois seront à cet égard décisifs".